stratégie

nom féminin
(latin strategia, du grec stratêgia) Art de combiner l'action de forces militaires en vue d'atteindre un but de guerre déterminé par le pouvoir politique.
Art de coordonner l'action de forces militaires, politiques, économiques et morales impliquées dans la conduite d'une guerre ou la préparation de la défense d'une nation ou d'une coalition.
Art de coordonner des actions, de manœuvrer habilement pour atteindre un but : La stratégie électorale.
Dans la théorie des jeux, ensemble de décisions prises en fonction d'hypothèses de comportement des personnes intéressées dans une conjoncture déterminée.
Jeu de stratégie, jeu de simulation historique qui nécessite des joueurs l'établissement d'une vision stratégique du cours de la partie et des moyens de parvenir au but.

MILITAIREAvant d'être employé dans un contexte civil (stratégie financière, stratégie industrielle, stratégie de communication, etc.), le terme de stratégie (du grec stratos, armée et agein, conduire) a un sens militaire. Pour Clausewitz, la tactique est la théorie relative à l'usage des forces armées dans l'engagement. La stratégie est la théorie relative à l'usage des engagements au service de la guerre.L'évolution de la stratégiePrécédée par le terme de « grande tactique » (Napoléon, Guibert), la notion de « stratégie » s'impose à la fin du XVIIIe s., à mesure que grandit la dimension des forces armées et que l'action doit s'exercer simultanément dans des espaces distants les uns des autres, en apparence déconnectés mais interagissants, souvent dénommés « théâtres d'opération ». La stratégie apparaît alors comme la définition, la coordination, la répartition et, finalement, l'engagement des forces militaires dans l'espace et dans le temps. L'organisation des forces en divisions, corps d'armée et armées augmente la complexité de la fonction stratégique, rendant nécessaire l'existence d'état-majors interarmées, voire interalliés, chargés de la préparation des plans stratégiques et de leur application une fois les hostilités déclenchées. La Première Guerre mondiale a une dimension si exceptionnelle que la stratégie et la conception du rapport entre guerre et paix s'en trouvent modifiées. Dès lors, avec l'introduction de la notion de « guerre totale », le concept de stratégie s'applique à la fois au temps de paix et au temps de guerre, le premier étant conçu comme la phase de préparation du second, notamment par une stratégie des armements. Cette conception triomphe durant la Seconde Guerre mondiale, qui révèle l'écart entre les pays qui s'étaient préparés stratégiquement au conflit et ceux qui ne l'avaient pas fait. Les formes de la stratégieLe but politique doit avoir été fixé par l'instance responsable. En fonction de ce but, on établit une distinction entre la stratégie d'anéantissement, qui vise à détruire, si possible d'un coup (la bataille décisive), les forces de l'adversaire, et la stratégie d'attrition, ou d'usure, qui tend à épuiser ces dernières petit à petit par une série convergente de manœuvres de toutes natures. Cette conception ne doit pas être confondue avec la stratégie d'approche indirecte que B. Liddell Hart oppose à la stratégie frontale, qui recherche la décision par la concentration et la supériorité sur le point le plus faible du dispositif adverse. L'avènement des armes nucléaires et la bipolarisation du monde entre 1945 et 1990 favorisent une nouvelle forme de stratégie, la dissuasion. Plus récemment, l'hyperterrorisme, stratégie du faible au fort, tend à faire plier les puissances par la terreur (attentats du 11 septembre 2001 à New York ou du 11 mars 2004 à Madrid).La stratégie navaleBien que certains principes de guerre navale aient été énoncés de manière systématique à l'époque moderne, la stratégie navale contemporaine fait l'objet d'une véritable théorisation avec, aux États-Unis, A.T. Mahan, en Grande-Bretagne, Julian Corbett (1854-1922), et en France, les amiraux Hyacinthe Aube (1826-1890) et Raoul Castex (1878-1968). La thèse de Mahan repose sur l'idée centrale que la puissance maritime doit dès le début des hostilités acquérir la maîtrise des mers en recherchant la bataille décisive contre les forces adverses. Il importe en effet de disposer du libre usage des voies de communication maritimes tant pour son propre ravitaillement que pour d'éventuelles actions de soutien à des alliés continentaux. C'est le raisonnement inverse que développent les marins des puissances européennes. Au début du XXe siècle, l'amiral Aube, misant sur le rôle du torpilleur, soutient l'idée d'un retour à la guerre de course pour couper les lignes de communication de la puissance maritime. Castex et les Britanniques prônent l'utilisation combinée des forces navales et des opérations terrestres, soulignant l'importance de la capture des bases navales adverses. Profondément transformée par la montée en puissance du porte-avions et du S.N.L.E. (sous-marin nucléaire lanceur d'engins), la stratégie navale évolue de plus en plus vers une intégration dans une stratégie d'ensemble interarmées.La stratégie aérienneAu début du XXe s., l'Italien G. Douhet soutient que la domination de l'espace aérien doit donner la supériorité à qui l'a conquise en l'autorisant à frapper par des bombardements massifs les arrières de l'adversaire de façon à briser sa volonté de résistance. Cette conception est développée au Royaume-Uni et aux États-Unis, qui s'efforcent de la mettre en pratique durant la Seconde Guerre mondiale. Mais les résultats, bien qu'impressionnants, restent limités. Les opérations américaines sur le Viêt Nam du Nord entre 1967 et 1972 confirment en grande partie ce constat d'échec relatif. La guerre du Golfe, le conflit dans les Balkans et les interventions en Afghanistan puis en Irak soulignent l'importance de la stratégie aérienne mais démontrent aussi qu'elle ne peut à elle seule emporter la décision.
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