spéléologie
nom féminin Science et sport qui ont pour objet l'étude ou l'exploration des cavités naturelles du sous-sol (gouffres, cavernes, rivières souterraines, etc.).
C'est l'archéologue Émile Rivière qui proposa en 1890 le terme de « spéléologie », mais c'est surtout avec le Français É. A. Martel (1859-1938) que la spéléologie prit rang de science. Durant un demi-siècle celui-ci explore et étudie plus de 1 500 cavernes, du Caucase aux montagnes Rocheuses, et du Portugal à la Norvège. Il écrit d'innombrables notes et articles, et une vingtaine de grands ouvrages. Deux autres Français, R. de Joly et N. Casteret, vont encore s'illustrer (surtout entre les deux guerres mondiales) avant la véritable internationalisation de la discipline. Celle-ci présente un double aspect : sportif et scientifique.L'équipement individuel comporte, sur un sous-vêtement protégeant du froid et de l'humidité, une combinaison et des gants en plastique imperméable, des bottes en caoutchouc. Le casque, protégeant du choc ou des chutes de pierres, est muni d'un éclairage frontal, souvent double. Le matériel d'exploration est varié : cordes ou échelles souples en Nylon, autobloqueurs, canots pneumatiques gonflables, scaphandres autonomes, appareils de mesure variés (pour l'orientation, l'inclinaison, le développement des galeries), naturellement matériel de camping souterrain, etc.Le plus vaste réseau exploré se trouve aux États-Unis, dans le Kentucky, où le système Flint Ridge-Mammoth Cave développe 252 km, précédant le Hölloch en Suisse (120,560 km). Le réseau Félix-Trombe, celui de la dent de Crolles n'atteignent respectivement que 34 et 32 km en France, où se situent toutefois les plus grandes profondeurs explorées (le gouffre Jean-Bernard [− 1 455 m] dans les Alpes du Nord ; le gouffre de la Pierre-Saint-Martin [− 1 358 m] dans les Pyrénées ; le gouffre Berger [− 1 141 m]).La spéléologie intéresse des disciplines et des sujets d'études très variés : la géologie, la minéralogie et la cristallographie, puisque les spéléologues évoluent au sein des roches, de même que l'hydrogéologie (formation et datation des cavernes, étude des cours d'eau souterrains) et ses applications aux chapitres de l'hydraulique des travaux publics et de l'industrie hydroélectrique. Les problèmes de pollution ou de recherche d'eau potable peuvent être aussi tributaires de la spéléologie. Les sciences physiques et chimiques sont concernées par les phénomènes propres aux cavernes, et on y fait étudier la radioactivité, les ondes telluriques, les rayons cosmiques, les rayons gamma, et procéder à des mesures d'hydrotimétrie, de résistivité, de géothermie et d'ionisation. Les naturalistes étudient la faune et la flore cavernicoles (les moeurs des chauves-souris y ont fait l'objet d'études particulières). La météorologie des cavernes, elle aussi très spéciale (anomalies de températures, renversement de courants d'air, formation de brouillards, géothermie, etc.), constitue un autre pôle d'intérêt. La paléontologie et l'archéologie préhistorique doivent beaucoup aux spéléologues, dont les recherches ont aussi permis l'aménagement de grottes à des fins touristiques (Padirac ou Aven Armand, en France, grotte de Postojna, en Slovénie, par exemple). Enfin, la médecine s'intéresse aux grottes à cause de leurs climats et des radiations qui y existent. L'air y est remarquablement pur, exempt de poussières et de microbes, fortement ionisé et souvent radioactif.En Europe de l'Ouest, où la spéléologie a connu un développement considérable, les zones encore susceptibles de livrer d'importantes découvertes se raréfient. Les expéditions s'orientent de plus en plus vers des contrées plus éloignées (Asie occidentale, Himalaya, etc.). C'est de ces régions qu'il faut attendre, dans l'avenir, un nouveau bond en avant de la discipline, dont une autre orientation est le développement des explorations rapides en équipes autonomes, légères (lié à la modernisation du matériel).
C'est l'archéologue Émile Rivière qui proposa en 1890 le terme de « spéléologie », mais c'est surtout avec le Français É. A. Martel (1859-1938) que la spéléologie prit rang de science. Durant un demi-siècle celui-ci explore et étudie plus de 1 500 cavernes, du Caucase aux montagnes Rocheuses, et du Portugal à la Norvège. Il écrit d'innombrables notes et articles, et une vingtaine de grands ouvrages. Deux autres Français, R. de Joly et N. Casteret, vont encore s'illustrer (surtout entre les deux guerres mondiales) avant la véritable internationalisation de la discipline. Celle-ci présente un double aspect : sportif et scientifique.L'équipement individuel comporte, sur un sous-vêtement protégeant du froid et de l'humidité, une combinaison et des gants en plastique imperméable, des bottes en caoutchouc. Le casque, protégeant du choc ou des chutes de pierres, est muni d'un éclairage frontal, souvent double. Le matériel d'exploration est varié : cordes ou échelles souples en Nylon, autobloqueurs, canots pneumatiques gonflables, scaphandres autonomes, appareils de mesure variés (pour l'orientation, l'inclinaison, le développement des galeries), naturellement matériel de camping souterrain, etc.Le plus vaste réseau exploré se trouve aux États-Unis, dans le Kentucky, où le système Flint Ridge-Mammoth Cave développe 252 km, précédant le Hölloch en Suisse (120,560 km). Le réseau Félix-Trombe, celui de la dent de Crolles n'atteignent respectivement que 34 et 32 km en France, où se situent toutefois les plus grandes profondeurs explorées (le gouffre Jean-Bernard [− 1 455 m] dans les Alpes du Nord ; le gouffre de la Pierre-Saint-Martin [− 1 358 m] dans les Pyrénées ; le gouffre Berger [− 1 141 m]).La spéléologie intéresse des disciplines et des sujets d'études très variés : la géologie, la minéralogie et la cristallographie, puisque les spéléologues évoluent au sein des roches, de même que l'hydrogéologie (formation et datation des cavernes, étude des cours d'eau souterrains) et ses applications aux chapitres de l'hydraulique des travaux publics et de l'industrie hydroélectrique. Les problèmes de pollution ou de recherche d'eau potable peuvent être aussi tributaires de la spéléologie. Les sciences physiques et chimiques sont concernées par les phénomènes propres aux cavernes, et on y fait étudier la radioactivité, les ondes telluriques, les rayons cosmiques, les rayons gamma, et procéder à des mesures d'hydrotimétrie, de résistivité, de géothermie et d'ionisation. Les naturalistes étudient la faune et la flore cavernicoles (les moeurs des chauves-souris y ont fait l'objet d'études particulières). La météorologie des cavernes, elle aussi très spéciale (anomalies de températures, renversement de courants d'air, formation de brouillards, géothermie, etc.), constitue un autre pôle d'intérêt. La paléontologie et l'archéologie préhistorique doivent beaucoup aux spéléologues, dont les recherches ont aussi permis l'aménagement de grottes à des fins touristiques (Padirac ou Aven Armand, en France, grotte de Postojna, en Slovénie, par exemple). Enfin, la médecine s'intéresse aux grottes à cause de leurs climats et des radiations qui y existent. L'air y est remarquablement pur, exempt de poussières et de microbes, fortement ionisé et souvent radioactif.En Europe de l'Ouest, où la spéléologie a connu un développement considérable, les zones encore susceptibles de livrer d'importantes découvertes se raréfient. Les expéditions s'orientent de plus en plus vers des contrées plus éloignées (Asie occidentale, Himalaya, etc.). C'est de ces régions qu'il faut attendre, dans l'avenir, un nouveau bond en avant de la discipline, dont une autre orientation est le développement des explorations rapides en équipes autonomes, légères (lié à la modernisation du matériel).
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