perspective

nom féminin
(latin médiéval perspectiva)

Cet article fait partie du DOSSIER consacré à l'art.

Ensemble des règles qui permettent de représenter le volume sur un plan.
Vue qu'on a, d'un endroit déterminé, d'un paysage, d'un ensemble architectural : Avoir la perspective sur les Alpes.
Aspect sous lequel on envisage quelque chose : Une perspective sociologique.
Ensemble d'événements, de projets ou évolution, devenir de quelque chose qui se présente comme probable ou possible ; éventualité, horizon : La perspective d'une brillante carrière se présentait à lui.
En perspective, qui est traité selon les règles de la perspective ; qui est dans les prévisions de quelqu'un, en projet.Architecture Ouvrage en perspective ou en perspective accélérée, partie de bâtiment traitée, à l'aide de tracés obliques, de manière à produire l'effet d'un espace en profondeur plus vaste qu'il n'est en réalité.Beaux-arts Perspective aérienne, dans une peinture, effet de profondeur obtenu par la simple dégradation des valeurs et des teintes des premiers plans aux parties éloignées de la représentation. Perspective cavalière ou parallèle, système de représentation où le point de vue est situé à l'infini (les lignes parallèles qui fuient restent non convergentes). Perspective centrale ou classique, projection sur un plan vertical, à partir d'un point de vue unique et fixe, des objets à représenter (les lignes parallèles convergent vers un point de fuite).Démographie Évolution future d'une population, sous des hypothèses de mortalité, de fécondité ou de migrations.Mathématiques Projection centrale (ou conique) de l'espace ponctuel projectif E3 de pôle (ou sommet) S qui, à tout point M de E3, distinct de S, associe le point M′ d'un plan P, qui est l'intersection de SM et de P. (Synonyme : projection centrale.) Perspective cavalière, synonyme de projection oblique.Urbanisme Grande voie ou promenade en ligne droite.

BEAUX-ARTS, DESSIN ET PERSPECTIVETout au long de l'histoire de l'art, peintres et dessinateurs ont tenté de représenter leur perception de l'espace et, donc, de donner l'illusion d'une troisième dimension sur un support à deux dimensions.Premières tentativesChaque période, depuis la plus haute antiquité, possède sa propre méthode d'organisation spatiale. La peinture de l'Égypte antique propose des bandes superposées et la peinture romaine des raccourcis et des architectures illusionnistes, tandis qu'en Inde un espace éclaté et métaphysique est figuré sur les parois des grottes d'Ajanta ou qu'en Chine certaines compositions proposent des perspectives à vol d'oiseau dans lesquelles l'observateur est situé très haut par rapport au paysage représenté. Tous ces procédés montrent comme il est difficile de rendre la troisième dimension de la réalité physique.La perspective au Moyen ÂgeLe monde médiéval, pour sa part, utilise fréquemment la solution orientale de la perspective dite « inversée ». Dans ce système de figuration, les lignes, en s'éloignant de l'œil, divergent au lieu de converger. Objets et figures secondaires ne rapetissent pas par rapport à l'œil du spectateur, mais en fonction du personnage central de la composition. Celui-ci est une figure religieuse vénérée et c'est sa vision, donc sa perspective qui importe et non celle de la personne qui contemple. Dans la peinture médiévale se rencontre également, hérité de l'Antiquité, le système à plusieurs points de fuite, formule qui sera encore longtemps utilisée par la suite.La RenaissanceLa Renaissance engendre un nouvel humanisme. À l'ordre divin succède un ordre terrestre où l'homme devint la mesure de toutes choses. L'apparition de la perspective géométrique linéaire, « classique » ou centrale – tentative anthropocentrique de prendre possession de l'espace – est probablement plus d'ordre spirituel que scientifique.La perspective classiqueCette solution rationnelle, qui s'accordera à l'esthétique classique et se révélera l'une des plus satisfaisantes pour l'esprit moderne, s'organise à partir de l'œil du spectateur. Celui-ci est placé en un point fixe, nommé point de vue, ou centre de projection. Il contemple des objets ou des figures situés sur une surface où l'illusion de la profondeur est donnée par la diminution de la taille des objets et la convergence de lignes qui vont en se rapprochant (elles sont parallèles dans la nature) pour se rejoindre en un point de fuite situé sur la ligne d'horizon. Avec cette formule, les êtres et les choses se situent dans un espace qui se veut comparable à l'espace réel tel qu'il se présente à un observateur.Vocabulaire spécifiqueLe regard du spectateur peut être figuré par une pyramide, dite pyramide visuelle. La base de cette pyramide correspond, pour le dessinateur ou le spectateur, au plan figuratif, c'est-à-dire au dessin ou au tableau ; sa hauteur, ligne virtuelle issue du sommet, c'est-à-dire du point de vue, est dite rayon visuel principal. La ligne horizontale, virtuelle également, qui est perpendiculaire au rayon visuel sur le tableau, est la ligne d'horizon. Le point de vue et le rayon visuel principal déterminent la localisation sur la ligne d'horizon du point de fuite principal et des points de distance. Le bord inférieur du tableau est dit ligne de terre. Lorsque le point de vue est situé à une distance finie du tableau, la perspective est dite centrale. Dans le cas où il est rejeté à l'infini, on parle de perspective cavalière.Concrétisation dans les artsÀ Florence, au début du Quattrocento (1417 environ), Brunelleschi invente un appareil optique (connu par un texte de Vasari) qui ouvre la voie à une nouvelle représentation du monde codifiée par le De pictura d'Alberti (1436). C'est Masaccio qui, parmi les premiers, utilise cette nouvelle vision dans la fresque de la Trinité (vers 1427, église Sainte-Marie-Nouvelle, Florence).Développements ultérieursLa perspective classique l'emporte durant quatre siècles dans la peinture occidentale, jusqu'à ce que, ébranlée par les impressionnistes à la fin du XIXe s., puis déformée par Cézanne, elle ne régisse plus que de loin la représentation figurative et débouche, dans l'art moderne, sur le problème plus général du sentiment de l'espace, nié ou recherché.Au cours de l'histoire la question de la perspective inspire des ouvrages à de nombreuses personnalités parmi lesquelles on peut citer Piero della Francesca, Léonard de Vinci, Dürer, Serlio, Vignole ou encore Panofsky.

MATHÉMATIQUESDans l'espace affine euclidien, on distingue deux cas. 1° Le pôle, appelé point de vue, est à l'infini. C'est le cas le plus fréquent dans les manuels pour les figures de géométrie dans l'espace, le plan qui les contient étant d'ordinaire appelé tableau.2° Le pôle est à distance finie. Les droites parallèles convergent vers un même point du tableau (point de fuite), et les propriétés métriques et affines sont altérées.
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