périphrase
nom féminin
(latin periphrasis, mot grec) Figure de rhétorique qui substitue au terme propre et unique une suite de mots qui le définit ou le paraphrase de manière imagée (par exemple la Ville Lumière pour désigner « Paris »).
RHÉTORIQUELa périphrase est une opération de substitution (dire « l'astre du jour » pour « le soleil ») introduite pour des effets discursifs spécifiques relevant (Dumarsais, Des tropes) des bienséances, de l'éclaircissement (une définition est une sorte de périphrase), de l'ornement. La périphrase peut se définir plus généralement comme synonymie discursive. Ainsi, selon les genres de discours, les périphrases ont-elles été louées, blâmées ou raillées : que l'on se souvienne de Molière (les Précieuses ridicules) et des « commodités de la conversation », ou que l'on se reporte à Zazie dans le métro de R. Queneau : « C'est ça, dit le type. Si les personnes du deuxième sexe pouvaient se retirer un instant. » On comprend ainsi que la périphrase ait pu devenir énigme (Qui est le Cygne de Mantoue ? – Virgile). Rien ne limite a priori la construction discursive du sens : la périphrase peut se développer, plus ou moins largement, au-delà du syntagme, et prendre, par enchâssements successifs, des proportions qui mettent à mal le sens même de la phrase d'origine (c'est un exercice pratiqué par l'Oulipo). Dumarsais donne l'exemple de Boileau, qui « se sert de trois périphrases qui expriment une même pensée sous trois images différentes » :« Tandis que libre encor, malgré les destinées,Mon corps n'est point courbé sous le faix des années ;Qu'on ne voit point mes pas sous l'âge chanceler,Et qu'il reste à la Parque encor de quoi filer » (Satires, I).Et l'on peut, tout à la fois, approuver V. Hugo : « J'ai de la périphrase écrasé les spirales » (« Réponse à un acte d'accusation », les Contemplations) et se laisser prendre au charme d'un « éventail » de Mallarmé :« Ô Japonaise narquoiseCache parmi ce leverDe lune or ou bleu turquoiseTon rire qui sait rêver. »→ rhétorique, → figure
(latin periphrasis, mot grec) Figure de rhétorique qui substitue au terme propre et unique une suite de mots qui le définit ou le paraphrase de manière imagée (par exemple la Ville Lumière pour désigner « Paris »).
RHÉTORIQUELa périphrase est une opération de substitution (dire « l'astre du jour » pour « le soleil ») introduite pour des effets discursifs spécifiques relevant (Dumarsais, Des tropes) des bienséances, de l'éclaircissement (une définition est une sorte de périphrase), de l'ornement. La périphrase peut se définir plus généralement comme synonymie discursive. Ainsi, selon les genres de discours, les périphrases ont-elles été louées, blâmées ou raillées : que l'on se souvienne de Molière (les Précieuses ridicules) et des « commodités de la conversation », ou que l'on se reporte à Zazie dans le métro de R. Queneau : « C'est ça, dit le type. Si les personnes du deuxième sexe pouvaient se retirer un instant. » On comprend ainsi que la périphrase ait pu devenir énigme (Qui est le Cygne de Mantoue ? – Virgile). Rien ne limite a priori la construction discursive du sens : la périphrase peut se développer, plus ou moins largement, au-delà du syntagme, et prendre, par enchâssements successifs, des proportions qui mettent à mal le sens même de la phrase d'origine (c'est un exercice pratiqué par l'Oulipo). Dumarsais donne l'exemple de Boileau, qui « se sert de trois périphrases qui expriment une même pensée sous trois images différentes » :« Tandis que libre encor, malgré les destinées,Mon corps n'est point courbé sous le faix des années ;Qu'on ne voit point mes pas sous l'âge chanceler,Et qu'il reste à la Parque encor de quoi filer » (Satires, I).Et l'on peut, tout à la fois, approuver V. Hugo : « J'ai de la périphrase écrasé les spirales » (« Réponse à un acte d'accusation », les Contemplations) et se laisser prendre au charme d'un « éventail » de Mallarmé :« Ô Japonaise narquoiseCache parmi ce leverDe lune or ou bleu turquoiseTon rire qui sait rêver. »→ rhétorique, → figure
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