papauténom féminin(de pape, d'après royauté) Cet article fait pa


Le mot latin papatus (dérivé de papa, « père ») est un titre donné jusqu'au VIIe s. à tous les évêques de la chrétienté, mais plus particulièrement à celui de Rome. À partir de la fin du XIe s., il désigne à la fois l'administration catholique, la curie, centralisée sous la primauté de l'évêque de Rome, et la dignité ou les pouvoirs de ce dernier, le pape, considéré comme le successeur de saint Pierre et, à ce titre, comme le chef suprême de l'Église catholique.
La création de la papautéLa succession de PierreEn 1870, le concile Vatican I proclame le dogme de la primauté universelle du pape et de son infaillibilité en matière de foi et de morale. Sa souveraineté temporelle se trouvant réduite au territoire exigu du Vatican à partir de 1929 (accords du Latran réglant le conflit territorial entre la papauté et le royaume d'Italie), le pape a donc la possibilité de ne plus se prévaloir que de son autorité spirituelle et pastorale.Sous l'impulsion de Jean XXIII, le Saint-Siège réalise l'aggiornamento de l'Église avec le concile Vatican II (1962-1965), qui contribue à préciser théologiquement le rôle du pape. Celui-ci – considéré désormais, d'une part, comme évêque de Rome et patriarche latin du christianisme d'Occident, d'autre part, comme le premier des évêques de l'Église universelle – exerce son pouvoir au sein de l'Église universelle dans le respect de la collégialité épiscopale.Dans la seconde moitié du XXe s. apparaissent avec force la question des relations entre les diverses Églises chrétiennes et celle de l'œcuménisme qui en découle. La papauté se soucie également de répondre aux besoins de son temps, tout en s'appliquant à maintenir l'intégrité de la foi transmise par les apôtres. Concevant sa mission comme celle d'un pasteur universel, Jean-Paul II est probablement le pape qui a le plus fait pour sortir l'Église de Rome des limites du Vatican en accomplissant un nombre sans précédent de voyages apostoliques. Par le nombre également exceptionnel de ses encycliques, il a proclamé la nécessité d'une « nouvelle évangélisation » du monde.La procédure de l'élection pontificaleLa fixation des modalitésLe mode d'élection du pape, élu à vie, a varié tout au long de l'histoire. Jusqu'au XIe s., l'évêque de Rome était élu par les fidèles du diocèse puis par les évêques de la province romaine. Ce n'est qu'à la fin du XIIIe s. (concile de Lyon II, en 1274) que le pape Grégoire X, dont l'élection avait duré plus de deux ans et demi – le Saint-Siège étant resté vacant pendant cette période –, décide la réclusion dans un local fermé : le conclave.Depuis lors, pour procéder à l'élection du pape, les cardinaux, dont l'ensemble compose le Sacré Collège, se réunissent en conclave à Rome, dans la chapelle Sixtine, au plus tard dix-huit jours après la mort du souverain pontife. En 1970, Paul VI a décidé que les cardinaux âgés de plus de 80 ans ne seraient plus électeurs. Enfin, en 1996, Jean-Paul II a procédé à un aménagement des conditions de l'élection pontificale : les obligations de clôture et de secret au cours du conclave sont limitées ; d'autre part, l'élection du pape « par acclamation », procédure rare, est abolie ; enfin, les cardinaux ne logeront plus dans la chapelle Sixtine, mais dans la résidence Sainte-Marthe.Le vote du conclaveAu jour fixé, les cardinaux sont enfermés dans le palais du Vatican, d'où ils ne sortiront qu'après l'élection, laquelle n'est acquise qu'à la majorité des deux tiers plus une voix. Entre-temps, les affaires urgentes de l'Église sont expédiées par le doyen du Sacré Collège, qu'assistent trois cardinaux.Ainsi isolés du reste du monde et sous la surveillance du maréchal du conclave, les cardinaux votent quatre fois chaque jour : deux fois dans la matinée, deux fois dans la soirée. Avant chaque scrutin, ils prêtent serment sur la pureté de leur intention de vote. Ils sont également tenus, sous peine d'excommunication, au secret le plus absolu quant au déroulement du conclave. Au fur et à mesure, et tant que l'élection effective n'a pas eu lieu, les bulletins de vote sont brûlés avec de la paille humide, ce qui dégage une fumée noire. Quand le nouveau pape est élu, les bulletins sont incinérés sans paille : le panache blanc qui s'échappe alors du tuyau de poêle surmontant la chapelle Sixtine annonce la fin du conclave et l'avènement d'un successeur de saint Pierre. Quelques jours plus tard a lieu la consécration du nouveau souverain pontife.
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