mortalité
nom féminin
(latin mortalitas, -atis) Phénomène de la mort, considéré du point de vue du nombre : La mortalité infantile.
Rapport entre le nombre de décès et l'effectif moyen de la population dans un lieu donné et pendant une période déterminée.
Quantité d'êtres vivants qui meurent d'une même maladie.
Mortalité infantile, nombre d'enfants qui meurent pendant leur première année de vie, rapporté à 1 000 naissances d'enfants vivants.
Mortalité maternelle, mortalité des mères à l'accouchement.
Table de mortalité, présentation, sous forme de tableau, des données statistiques se rapportant à la disparition progressive, avec l'avancement en âge, d'un groupe de personnes. (Les tables de mortalité permettent d'établir l'espérance de vie.)
Taux brut de mortalité, rapport du nombre annuel de décès à l'effectif de la population (9,2 ‰ en 1996).
Le taux brut de mortalitéLe rapport des deux chiffres, nombre de décès et effectif moyen de population, est ramené à un effectif de 1 000 personnes pour constituer le taux brut de mortalité. La valeur de ce taux est tributaire de la structure par âge de la population : un pays vieux à faible mortalité peut en effet avoir un taux brut de mortalité plus élevé qu'un pays jeune à forte mortalité. Le chiffre de l'espérance de vie à la naissance est alors un indicateur plus précis. Les principaux facteurs affectant la mortalité d'une population donnée sont les conditions de vie (alimentation et hygiène) et les désastres majeurs que causent les épidémies et les guerres. La Peste noire, par exemple, a tué 25 millions de personnes entre 1347 et 1352, soit le tiers de la population européenne de l'époque. Au cours de l'existence humaine, les risques de mort les plus importants se situent dans les premières années de la vie pour les deux sexes et dans les années de maternité pour les femmes.Évolution de la mortalité dans les pays développésL'exemple de la France rend bien compte de l'évolution de la mortalité dans le monde occidental. Jusqu'à la seconde moitié du XVIIIe s., l'espérance de vie à la naissance plafonne aux environs de 27,5 ans pour les hommes et de 29 ans pour les femmes. Avec les reculs progressifs des épidémies et des famines, ainsi que l'amélioration des conditions économiques et sanitaires, la durée de vie moyenne augmente pour atteindre, vers 1835, 39 ans pour les hommes et 41 ans pour les femmes. Elle ne fera ensuite que de faibles progrès jusqu'à la fin du XIXe s. Mais, à partir de 1890, un mouvement continu, si l'on excepte les périodes des grandes guerres, porte à l'allongement de la vie. Au cours du XXe s., les progrès considérables de la médecine et de la thérapeutique ont puissamment contribué à accélérer le recul de la mortalité. Deux traits surtout se dégagent. Tout d'abord, l'importance de la réduction de la mortalité infantile : en 1955, celle-ci était encore de peu inférieure à 40 ‰, en 1970 elle était de l'ordre de 18 ‰, en 1980 elle est tombée en deçà de 10 ‰ et elle se situe à 4 ‰ en 2002. Par ailleurs, il faut noter l'écart entre les espérances de vie masculine et féminine. La surmortalité masculine est un phénomène démographique constant, que l'on retrouve, à de rares exceptions près, dans tous les pays et à toutes les époques. Elle tend cependant à s'accroître actuellement dans la plupart des pays développés : en France en 2004, il y a plus de 7 ans d'écart entre la durée de vie moyenne des hommes (76,7 ans) et celle des femmes (83,8 ans). Aux causes biologiques de cette surmortalité s'ajoutent des causes exogènes tenant surtout aux conditions de travail et de vie. Il reste souvent difficile de déterminer le rôle précis de tel ou tel facteur dans les différences de mortalité observées entre individus et groupes d'individus. Mais la distinction des causes de décès entre facteurs endogènes et facteurs exogènes permet notamment l'analyse de la mortalité infantile. La mortalité infantile endogène varie peu d'un pays à l'autre, au contraire de la mortalité infantile exogène, qui reflète l'état socio-sanitaire du pays et le développement de son système de prévention et de soins. Elle permet aussi de définir la notion de mortalité biologique limite, mesurant l'espérance de vie qui correspondrait à la disparition totale des causes exogènes de mortalité. Le plus souvent, facteurs exogènes et endogènes interfèrent, entrent en interaction cumulative, comme le montre l'exemple de l'inégalité devant la mort suivant le milieu social.La mortalité dans le monde contemporainEn 2003, selon les chiffres fournis par l'ONU pour l'ensemble des pays du monde, les taux bruts de mortalité extrêmes se situent à 27 ‰ et 25,2 ‰ pour le Swaziland et le Botswana, et à moins de 2 ‰ pour les Émirats arabes unis et le Koweït. Les deux premiers chiffres renvoient aux ravages du sida. Le dernier est caractéristique de populations aux faibles effectifs avec un très fort pourcentage de travailleurs immigrés.Dans la liste des 50 pays du monde ayant le plus fort taux de mortalité, entre 27 ‰ et 12 ‰, on trouve 39 pays de l'Afrique subsaharienne. Dans cette partie de l'Afrique se superposent en effet plusieurs causes de mortalité. Les taux de mortalité infantile y sont parmi les plus élevés du monde, la malnutrition y est encore présente, un fort pourcentage de jeunes adultes meurent de maladies, paludisme, tuberculose, sida, et plusieurs conflits armés y ont été très meurtriers. Le taux moyen pour l'Union européenne à 25 se situe à 10 ‰, combinant une faible mortalité infantile et un recul de la mortalité aux âges avancés. Le vieillissement de la population en Europe occidentale pourrait progressivement faire remonter le taux de mortalité. Il faut noter que la situation sanitaire de l'Europe centrale et orientale est beaucoup moins bonne que celle de l'ouest du continent. La Russie notamment a vu sa situation se dégrader : le taux brut de mortalité est passé de 13,6 ‰ à 15,3 ‰ entre 1998 et 2003.Les autres pays développés à économie de marché (PDEM), les États-Unis, le Japon et l'Australie notamment, ont une structure par âge de leur population et une situation sanitaire comparables à celles des pays de l'Union européenne.Nombre de pays en développement ont un taux brut de mortalité inférieur, se situant entre 7 ‰ et 5 ‰, qui caractérise une situation particulière de la structure par âge de la population : très forte proportion des moins de 15 ans, accompagnée des effets de la diminution de la mortalité infantile et de l'amélioration générale de la situation sanitaire et sociale : c'est le cas de l'Algérie et de la Tunisie, du Mexique, du Brésil et de plusieurs autres États d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud. Les deux géants mondiaux, la Chine et l'Inde, ont des taux de mortalité respectifs de 6,8 ‰ et de 8,8 ‰. Ce sont les seuls pays au monde où l'on compte plus d'hommes que de femmes, la venue d'un enfant de sexe féminin n'étant pas toujours acceptée. Ils entrent tous les deux dans la catégorie des pays où la proportion de jeunes est très importante et où la baisse de la mortalité à tous les âges est encore en progression.
(latin mortalitas, -atis) Phénomène de la mort, considéré du point de vue du nombre : La mortalité infantile.
Rapport entre le nombre de décès et l'effectif moyen de la population dans un lieu donné et pendant une période déterminée.
Quantité d'êtres vivants qui meurent d'une même maladie.
Mortalité infantile, nombre d'enfants qui meurent pendant leur première année de vie, rapporté à 1 000 naissances d'enfants vivants.
Mortalité maternelle, mortalité des mères à l'accouchement.
Table de mortalité, présentation, sous forme de tableau, des données statistiques se rapportant à la disparition progressive, avec l'avancement en âge, d'un groupe de personnes. (Les tables de mortalité permettent d'établir l'espérance de vie.)
Taux brut de mortalité, rapport du nombre annuel de décès à l'effectif de la population (9,2 ‰ en 1996).
Le taux brut de mortalitéLe rapport des deux chiffres, nombre de décès et effectif moyen de population, est ramené à un effectif de 1 000 personnes pour constituer le taux brut de mortalité. La valeur de ce taux est tributaire de la structure par âge de la population : un pays vieux à faible mortalité peut en effet avoir un taux brut de mortalité plus élevé qu'un pays jeune à forte mortalité. Le chiffre de l'espérance de vie à la naissance est alors un indicateur plus précis. Les principaux facteurs affectant la mortalité d'une population donnée sont les conditions de vie (alimentation et hygiène) et les désastres majeurs que causent les épidémies et les guerres. La Peste noire, par exemple, a tué 25 millions de personnes entre 1347 et 1352, soit le tiers de la population européenne de l'époque. Au cours de l'existence humaine, les risques de mort les plus importants se situent dans les premières années de la vie pour les deux sexes et dans les années de maternité pour les femmes.Évolution de la mortalité dans les pays développésL'exemple de la France rend bien compte de l'évolution de la mortalité dans le monde occidental. Jusqu'à la seconde moitié du XVIIIe s., l'espérance de vie à la naissance plafonne aux environs de 27,5 ans pour les hommes et de 29 ans pour les femmes. Avec les reculs progressifs des épidémies et des famines, ainsi que l'amélioration des conditions économiques et sanitaires, la durée de vie moyenne augmente pour atteindre, vers 1835, 39 ans pour les hommes et 41 ans pour les femmes. Elle ne fera ensuite que de faibles progrès jusqu'à la fin du XIXe s. Mais, à partir de 1890, un mouvement continu, si l'on excepte les périodes des grandes guerres, porte à l'allongement de la vie. Au cours du XXe s., les progrès considérables de la médecine et de la thérapeutique ont puissamment contribué à accélérer le recul de la mortalité. Deux traits surtout se dégagent. Tout d'abord, l'importance de la réduction de la mortalité infantile : en 1955, celle-ci était encore de peu inférieure à 40 ‰, en 1970 elle était de l'ordre de 18 ‰, en 1980 elle est tombée en deçà de 10 ‰ et elle se situe à 4 ‰ en 2002. Par ailleurs, il faut noter l'écart entre les espérances de vie masculine et féminine. La surmortalité masculine est un phénomène démographique constant, que l'on retrouve, à de rares exceptions près, dans tous les pays et à toutes les époques. Elle tend cependant à s'accroître actuellement dans la plupart des pays développés : en France en 2004, il y a plus de 7 ans d'écart entre la durée de vie moyenne des hommes (76,7 ans) et celle des femmes (83,8 ans). Aux causes biologiques de cette surmortalité s'ajoutent des causes exogènes tenant surtout aux conditions de travail et de vie. Il reste souvent difficile de déterminer le rôle précis de tel ou tel facteur dans les différences de mortalité observées entre individus et groupes d'individus. Mais la distinction des causes de décès entre facteurs endogènes et facteurs exogènes permet notamment l'analyse de la mortalité infantile. La mortalité infantile endogène varie peu d'un pays à l'autre, au contraire de la mortalité infantile exogène, qui reflète l'état socio-sanitaire du pays et le développement de son système de prévention et de soins. Elle permet aussi de définir la notion de mortalité biologique limite, mesurant l'espérance de vie qui correspondrait à la disparition totale des causes exogènes de mortalité. Le plus souvent, facteurs exogènes et endogènes interfèrent, entrent en interaction cumulative, comme le montre l'exemple de l'inégalité devant la mort suivant le milieu social.La mortalité dans le monde contemporainEn 2003, selon les chiffres fournis par l'ONU pour l'ensemble des pays du monde, les taux bruts de mortalité extrêmes se situent à 27 ‰ et 25,2 ‰ pour le Swaziland et le Botswana, et à moins de 2 ‰ pour les Émirats arabes unis et le Koweït. Les deux premiers chiffres renvoient aux ravages du sida. Le dernier est caractéristique de populations aux faibles effectifs avec un très fort pourcentage de travailleurs immigrés.Dans la liste des 50 pays du monde ayant le plus fort taux de mortalité, entre 27 ‰ et 12 ‰, on trouve 39 pays de l'Afrique subsaharienne. Dans cette partie de l'Afrique se superposent en effet plusieurs causes de mortalité. Les taux de mortalité infantile y sont parmi les plus élevés du monde, la malnutrition y est encore présente, un fort pourcentage de jeunes adultes meurent de maladies, paludisme, tuberculose, sida, et plusieurs conflits armés y ont été très meurtriers. Le taux moyen pour l'Union européenne à 25 se situe à 10 ‰, combinant une faible mortalité infantile et un recul de la mortalité aux âges avancés. Le vieillissement de la population en Europe occidentale pourrait progressivement faire remonter le taux de mortalité. Il faut noter que la situation sanitaire de l'Europe centrale et orientale est beaucoup moins bonne que celle de l'ouest du continent. La Russie notamment a vu sa situation se dégrader : le taux brut de mortalité est passé de 13,6 ‰ à 15,3 ‰ entre 1998 et 2003.Les autres pays développés à économie de marché (PDEM), les États-Unis, le Japon et l'Australie notamment, ont une structure par âge de leur population et une situation sanitaire comparables à celles des pays de l'Union européenne.Nombre de pays en développement ont un taux brut de mortalité inférieur, se situant entre 7 ‰ et 5 ‰, qui caractérise une situation particulière de la structure par âge de la population : très forte proportion des moins de 15 ans, accompagnée des effets de la diminution de la mortalité infantile et de l'amélioration générale de la situation sanitaire et sociale : c'est le cas de l'Algérie et de la Tunisie, du Mexique, du Brésil et de plusieurs autres États d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud. Les deux géants mondiaux, la Chine et l'Inde, ont des taux de mortalité respectifs de 6,8 ‰ et de 8,8 ‰. Ce sont les seuls pays au monde où l'on compte plus d'hommes que de femmes, la venue d'un enfant de sexe féminin n'étant pas toujours acceptée. Ils entrent tous les deux dans la catégorie des pays où la proportion de jeunes est très importante et où la baisse de la mortalité à tous les âges est encore en progression.
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