matière

nom féminin
(latin materia)

Cet article fait partie du DOSSIER consacré à la matière.

Substance constituant les corps, douée de propriétés physiques : La structure de la matière.
Substance particulière dont est faite une chose et connaissable par ses propriétés : Une matière inflammable.
Littéraire. Chose physique, corporelle, par opposition à l'esprit, à l'âme : Être prisonnier de la matière.
Ce qui constitue le sujet d'un ouvrage, d'un discours, le contenu d'une étude : Il y a là la matière d'un roman.
Discipline qui est l'objet d'un enseignement : Une matière à option.
En matière (de), dans le domaine de, en ce qui concerne : Il est très fort en matière musicale, en matière de droit.
En la matière, dans ce domaine, cette discipline, ce secteur : Je ne suis pas compétent en la matière.
Entrée en matière, début, introduction d'un exposé.
Être, donner matière à, être l'occasion, la cause, le lieu de : Il y a matière à discussion.
Matière première, matériau d'origine naturelle qui est l'objet d'une transformation artisanale ou industrielle : La laine, le coton sont des matières premières.
Table des matières, liste des différentes parties d'un ouvrage, placée en début ou en fin de l'ouvrage.Astronomie Matière noire ou matière sombre, matière invisible dont on postule l'existence dans l'Univers.Biologie Matière vivante, ensemble, hautement complexe à toutes les échelles d'observation, des structures moléculaires, macromoléculaires et cellulaires qui constituent les êtres vivants. (Lorsque l'individu meurt, cette matière se dégrade en général rapidement.)Beaux-arts Matériau travaillé dans une œuvre ; pâte picturale. Effet de matière, dans les arts plastiques, accentuation expressive propre à une œuvre où sont privilégiées l'épaisseur, la densité, la texture des matériaux.Documentation En apposition à un nom désignant une catégorie de classement (mot, fichier, index), indique que cette catégorie est considérée du point de vue du ou des thème(s) abordé(s).Grammaire Complément de matière, complément circonstanciel indiquant de quoi est fait un objet. (Il est introduit par les prépositions en ou de.)Imprimerie Alliage d'imprimerie (plomb, antimoine, étain).Médecine Substance évacuée par l'organisme par le haut ou par le bas.Nucléaire Matière fissile, matière contenant des nucléides fissiles et qui permet, dans certaines conditions, de réaliser une réaction nucléaire en chaîne. Matière nucléaire, matière contenant de l'uranium, du plutonium ou du thorium à des taux de concentration significatifs. (Ex. minerais d'uranium.)Pharmacie Matière médicale, ensemble des substances qui fournissent des remèdes à la thérapeutique ; étude pharmacologique des médicaments.

ASTRONOMIEExistence de la matière noireLa présomption de l'existence de matière noire s'appuie sur plusieurs faits d'observation. Le premier, mis en évidence dès le début des années 1930 par le Suisse Fritz Zwicky (1898-1974), concerne la dynamique des amas de galaxies. Un tel amas n'est stable que si l'attraction gravitationnelle mutuelle des masses qu'il renferme équilibre les mouvements qui tendent à disperser les galaxies. En mesurant ces mouvements (c'est-à-dire, en pratique, les vitesses des galaxies), on peut donc estimer la masse totale de l'amas. Celle-ci peut également être évaluée en additionnant les masses individuelles des galaxies de l'amas, déduites de la luminosité de ces galaxies (elle-même liée à la quantité d'étoiles).Or, la première méthode fournit une masse toujours environ dix fois supérieure à la seconde. Il faut donc admettre que les neuf dixièmes de la masse des amas de galaxies sont formés de matière invisible. Une partie de cette matière n'est autre que du gaz très chaud réparti entre les galaxies et mis en évidence depuis quelques années par ses émissions de rayonnement X. La masse de ce gaz chaud est 2 à 3 fois supérieure à celle des étoiles, mais reste néanmoins insuffisante pour maintenir la cohésion des amas de galaxies.Une autre preuve indirecte de la présence de matière noire vient de l'étude dynamique de galaxies isolées. Les galaxies spirales sont des systèmes aplatis de gaz et d'étoiles qui tournent sur eux-mêmes. Chaque point du disque de ces galaxies est en équilibre entre la force centrifuge due à la rotation et l'attraction gravitationnelle des régions situées plus près du centre de la galaxie. Or, on constate que la vitesse de rotation, lorsqu'on s'écarte du centre, cesse de décroître à partir d'une certaine distance et reste à peu près constante, même dans les régions où l'on n'observe pratiquement plus d'étoiles, mais seulement du gaz. Cela implique la présence de matière obscure au-delà des limites du disque observable de la galaxie. Cette matière peut se trouver soit dans un halo plus ou moins sphérique entourant la galaxie, soit dans un disque épais concentrique à celui que l'on observe. La présence de matière noire est également invoquée dans les théories qui tentent d'expliquer comment se sont formées les galaxies à la suite du big bang.Nature de la matière noireDifférentes hypothèses ont été avancées concernant la nature de la matière noire. Les unes invoquent de la matière ordinaire, dite baryonique, constituée de particules ayant une masse au repos, les baryons (protons, neutrons, électrons) ; les autres de la matière hypothétique, dite non baryonique, dont l'énergie peut produire des effets gravitationnels analogues à ceux de la masse selon la théorie de la relativité. La matière noire baryonique pourrait être constituée d'étoiles de faible masse (inférieure à quelques dixièmes de la masse du Soleil), en particulier de naines brunes. Ces objets seraient répartis en halo autour des galaxies et sont couramment désignés sous le nom de MACHO (sigle de l'anglais Massive Astronomical Compact Halo Objects). Quelques objets de ce type semblent avoir été détectés autour de notre galaxie par l'effet de microlentille gravitationnelle qu'ils produisent sur la lumière des étoiles du Grand Nuage de Magellan, mais des observations du télescope spatial Hubble prouvent que leur nombre doit être assez limité. Il n'est pas exclu que la matière noire baryonique se présente aussi sous la forme de grands nuages de gaz moléculaire froid.Quant à la matière noire non baryonique, elle serait formée de particules subatomiques massives n'interagissant que faiblement avec la matière ordinaire (donc, très difficiles à détecter), les WIMP (sigle de l'anglais Weakly Interacting Massive Particles).

PHYSIQUEIntroductionLa nature qui nous entoure, et dont nous faisons partie, offre à l'observation des réalités et des apparences, des substances et des phénomènes. Le magnétisme, cette capacité qu'ont les aimants de s'attirer ou de se repousser, est à ranger dans les phénomènes, mais on a pu se demander si l'aimant lui-même n'était pas une substance. Des interrogations tout aussi légitimes ont porté sur la chaleur, la lumière et l'électricité. La matière, en revanche, est sans hésitation possible le type même de la substance.Elle est ce dont les corps sont faits, elle a des qualités et des propriétés, elle peut être le siège de divers phénomènes. En un sens, conformément à un usage bien établi, il y a plusieurs matières : un objet peut être en bronze ou en bois, en chêne ou en pin. Chaque variété de bois, chaque métal, a ses qualités propres. Mais ces matières – ces matériaux comme on dit aussi à propos des objets fabriqués, ces substances comme disent les chimistes – ont en commun d'être des variétés d'une seule et même substance, qui est ce que l'on appelle la matière.Chacun sait qu'il y a des corps lourds, que certains sont chauds, bref que les corps ont des qualités plus ou moins définitives, plus ou moins changeantes. Quand toutes les qualités des corps viendraient à changer, quelque chose n'en subsisterait pas moins. C'est cette substance que la science appelle la matière et dont elle cherche, sinon la nature, du moins la constitution.Au fil des siècles, la science s'est préoccupée de déterminer le plus possible de propriétés empiriques – ou macroscopiques – de la matière. Elle a eu à en chercher aussi la structure intime, ainsi que les propriétés de ses constituants, afin de pouvoir expliquer les différentes propriétés et les différents phénomènes dont la matière est le siège, telles la dureté et la chaleur. Ses succès remarquables ont, en un sens, déplacé le problème. Car la question est maintenant de savoir de quoi les particules élémentaires sont faites. Les seules réponses que l'on sache donner à cette question sont quasiment d'ordre mathématique.Évolution de la conception de la matièreLes conceptions anciennesLes Grecs, dans leurs audacieuses spéculations, avaient proposé différentes conceptions de la matière. Pour certains, tel que Démocrite (vers 460-vers 370 avant J.-C.), il s'agissait de quelque chose de lacunaire, voire de particulaire ; pour d'autres, notamment Aristote (384-322 avant J.-C.), de quelque chose de continu. Rien n'avait véritablement permis de les départager sinon, au Moyen Âge, l'autorité reconnue par l'Université à Aristote.Au point où sont parvenues les sciences de la nature, la matière est une notion qui a perdu une partie de son importance au bénéfice de l'énergie, de l'interaction, de l'antimatière, voire du vide. Ce dernier s'est révélé posséder tant de propriétés qu'il est presque permis d'y voir une substance, moins évanescente, en un sens, que la matière.À la question de savoir ce qu'est la matière, il n'est plus guère possible de donner une réponse unique. Il faut que la question soit précisée par l'indication du niveau visé (macroscopique, atomique ou particulaire). Une réponse simplifiée consiste à dire qu'elle est un assemblage de particules ; la propriété qui assure le mieux leur unité étant la masse.Au carrefour de plusieurs sciencesL'étude de la matière est une tâche répartie entre différentes sciences de la nature. Si la physique a été la première héritière de la philosophie naturelle, la chimie l'a suivie et l'on a d'abord eu l'impression qu'elles pouvaient se répartir les rôles. Cette dernière se réservait la question de la nature intime de la matière, de ce qui fait que le bronze n'est pas le fer. Mais la chimie s'est vue en quelque sorte contournée : elle est science des molécules et autres arrangements d'atomes. Elle étudie les transformations au cours desquelles les atomes, ou du moins les noyaux, conservent leur intégrité. Dès qu'il n'en va plus ainsi, on parle de physique nucléaire et, au niveau inférieur, de physique des particules. Même la science de l'atome, indépendamment de toute transformation, est plutôt cataloguée comme physique atomique, malgré tout ce qu'elle doit aux efforts des chimistes du XIXe s. D'un point de vue théorique, la chimie n'est qu'une branche spécialisée de la physique. Quant à la biologie prise dans son unité, elle vise elle-même à n'être qu'une branche spécialisée de la physique-chimie, celle qui se consacre à l'étude des phénomènes de la vie. Les chimistes ont mis à mal l'idée d'une nature propre à la matière vivante, en réalisant les synthèses de substances organiques. Un pas décisif serait franchi s'ils réalisaient, par leurs méthodes propres, la synthèse d'une cellule.
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