marché

nom masculin
(latin mercatus, de mercari, acheter, de merx, mercis, marchandise)

Cet article fait partie du DOSSIER consacré à la consommation.

Lieu public, couvert ou en plein air, où l'on vend un type de marchandises : Marché aux chevaux.
Réunion de commerçants ambulants qui, à jours fixes, vendent dans un lieu dépendant du domaine public des produits comestibles, des articles ménagers, vestimentaires, etc.
Marché (couvert), édifice abritant des commerçants, en particulier d'alimentation.
Vente, achat de marchandises ; convention verbale ou écrite entre vendeurs et acheteurs : Conclure, rompre un marché.
Tractation, accord passé entre des personnes, impliquant un échange.
Lieu théorique où se rencontrent l'offre et la demande d'un produit déterminé (bien matériel ou service).
Ville ou pays où se fait le principal commerce de certains produits : Anvers est un des premiers marchés des pierres précieuses.
Pays, collectivité considérés comme un ensemble de clients qui achètent ou peuvent acheter une production : Conquérir un marché.
Tout public considéré comme un acheteur potentiel d'un produit : Il n'y a pas de marché pour ce type d'articles.
Marché (du travail), situation de l'offre et de la demande d'emploi dans une région, un pays ou par rapport à un type d'activité.
À bon marché ou bon marché, à un prix peu élevé : Ces tissus sont bon marché.
À bon marché, à peu de frais, sans grande peine : En être quitte à bon marché.
À meilleur marché ou meilleur marché, moins cher.
Faire le marché, son marché, aller acheter ses provisions.
Faire bon marché de quelque chose, en faire peu de cas, ne pas l'épargner : Faire bon marché de sa santé.
Faire un bon marché, conclure une affaire avantageuse.
Marché noir, commerce illicite et clandestin, notamment en période de pénurie ou de contingentement.
Marché parallèle, échange selon des cours autres que les cours officiels.
Mettre à quelqu'un le marché en main, avoir le marché en main, lui donner ou avoir nettement le choix de conclure l'accord ou de rompre.
Familier. Par-dessus le marché, en plus de ce qui a été convenu, stipulé ; de plus, en outre.
Sur le marché, parmi les produits en vente ; dans la concurrence, parmi les entreprises qui proposent tel type d'activité, de service, de produits : Nous sommes les moins chers sur le marché.Banque et Bourse Marché des changes, marché sur lequel s'effectuent les opérations d'achat et de vente des devises. Marché au comptant, marché réglementé sur lequel le prix des titres ou marchandises cédés est immédiatement exigible. Marché ferme, marché donnant le droit d'exiger la livraison. Marché financier, celui sur lequel s'effectuent les négociations de valeurs à revenu fixe et variable, les émissions de titres, et, d'une manière générale, les opérations sur capitaux à long terme ; au sens large, marché des capitaux. Marché gris, ensemble des opérations permettant, lors de l'émission d'un emprunt, la meilleure répartition possible entre les différents placeurs en fonction des besoins et des capacités de chacun d'entre eux. Marché interbancaire, partie du marché monétaire réservée aux membres de la profession bancaire. Marché libre, marché où les négociations au comptant se font directement par les acheteurs et les vendeurs et portent sur certains produits agricoles et quelques produits industriels. Marché monétaire, marché sur lequel s'effectuent des transactions sur capitaux à court terme, entre les banques, ou, éventuellement, les institutions autres que bancaires, permettant aux demandeurs et aux offreurs de confronter leurs besoins de liquidités respectifs. Marché à prime, transaction que les acheteurs peuvent annuler, moyennant abandon d'une prime convenue. Marché à règlement mensuel, marché réglementé qui a, depuis 1983, remplacé l'ancien marché à terme. (Il forme la première branche du premier marché.) Marché à terme, marché où se pratiquent des négociations sur des valeurs ou des marchandises qui ne sont payées et livrées qu'à une échéance fixée. Marché à terme international de France (M.A.T.I.F.), marché créé en 1986 pour négocier à terme des produits financiers fictifs dont la valeur reflétait celle d'une série de produits analogues existant matériellement. Marché des options négociables à Paris (M.O.N.E.P.), marché créé en 1987 pour échanger des options portant sur des produits financiers. (En 1999, M.A.T.I.F. et M.O.N.E.P. ont fusionné.) Nouveau marché, marché créé en 1996 pour mobiliser les capitaux dont avaient besoin les entreprises de haute technologie. Second marché, marché créé en 1983 pour permettre aux petites et moyennes entreprises d'accéder au marché financier. (En 2005, les trois marchés réglementés de la place de Paris ont fusionné en une cote unique, dite Eurolist.)Commerce Marché tenant, marché de gros en produits alimentaires.Droit Marché à forfait, marché dans lequel le montant des travaux est fixé définitivement au moment de la signature. Marché de gré à gré, contrat administratif impliquant la liberté de choix du cocontractant par l'Administration. Marché d'intérêt national (M.I.N.), marché de produits agricoles ou alimentaires, institué par décret en Conseil d'État, après consultation des collectivités locales, des chambres de commerce et d'industrie et des chambres d'agriculture intéressées. Marché public, contrat par lequel un entrepreneur s'engage, moyennant un paiement convenu, à fournir une prestation pour l'Administration. (En principe la passation des marchés publics a lieu par adjudication ou appel d'offres ; le régime des contrats administratifs leur est applicable.)Économie Économie de marché, système d'organisation économique dans lequel les mécanismes naturels tendent à assurer seuls, à l'exclusion de toute intervention des monopoles ou de l'État, l'équilibre de l'offre et de la demande. Étude de marché, étude prévisionnelle des débouchés d'un produit donné, ou des produits d'une branche d'activité ou même d'un pays.

Terme désignant, à l'origine, l'accord passé entre le vendeur et l'acheteur d'une marchandise, le mot marché désigne par extension le lieu où s'opèrent les transactions, le cadre dans lequel s'effectuent les échanges, et la nature de l'objet des transactions (marchés agricoles, marché monétaire). Les marchés peuvent être plus ou moins étendus dans l'espace. On peut distinguer un marché local ou régional, de dimension restreinte, et un marché national, concentré dans les limites territoriales des nations. La mondialisation des économies s'est traduite par l'émergence d'un espace planétaire pour certaines productions (matières premières, produits manufacturés, technologies de l'information, biens culturels).
Marchés traditionnels et grandes surfacesSelon l'économiste d'origine écossaise Adam Smith (1723-1790), les économies modernes se caractérisent par la division du travail, chaque producteur se spécialisant dans la fabrication d'un produit particulier qu'il vend sur le marché contre une certaine quantité de monnaie avec laquelle il achète ce qu'il ne produit pas lui-même. Les mécanismes du marché dans une situation de concurrence (chaque producteur doit rivaliser avec tous les autres pour satisfaire le client) induisent un équilibre général entre les besoins des différents agents économiques. Le producteur qui chercherait à s'enrichir en s'épargnant la peine de répondre aux besoins des consommateurs, ou en pratiquant des prix prohibitifs, serait condamné à quitter l'espace du marché et donc à disparaître. Ainsi, en servant ses intérêts égoïstes, c'est-à-dire en recherchant le profit le plus élevé possible, le producteur est, presque malgré lui, incité à pourvoir aux besoins de la collectivité – comme s'il était mû par une « main invisible ».Le marché et la formation des prixL'une des fonctions fondamentales du marché est d'assurer la formation des prix. C'est à l'économiste britannique John Stuart Mill (1806-1873) qu'il reviendra de formuler la loi de l'offre et de la demande dans ses Principes d'économie politique (1848).La « loi de la demande » suppose que la demande d'un bien varie en fonction inverse de son prix : moins un produit est cher, plus les consommateurs sont nombreux à vouloir l'acquérir. Certains produits échappent cependant à la loi de la demande, comme les biens de première nécessité, qui sont achetés quel que soit leur prix (produits alimentaires), ou les produits de luxe, destinés aux catégories sociales les plus favorisées qui souhaitent afficher leurs capacités pécuniaires. La « loi de l'offre » postule que l'offre d'un bien s'accroît au fur et à mesure de l'augmentation de son prix. La rencontre entre les quantités offertes et les quantités demandées, dans un climat de libre négociation des vendeurs et des acheteurs, permet d'aboutir à la formation d'un prix d'équilibre.Les limites du marchéL'existence des « externalités » économiquesIl existe des comportements économiques dont les conséquences se font sentir en dehors du marché et du système des prix ; aussi les désigne-t-on sous le terme d'« externalités ». Certaines externalités sont positives et se traduisent par un gain pour ceux qui en bénéficient. Ainsi, la transformation d'un terrain vague en jardin public accroît la valeur marchande des immeubles qui l'entourent. En revanche, il existe des « déséconomies » externes, par essence négatives, qui entraînent une perte de jouissance pour certains agents économiques – c'est le cas de la pollution produite par une entreprise de transformation.L'existence d'externalités remet en cause le marché dans la fonction qui consiste à assurer une juste répartition de la valeur en fonction de la seule rencontre entre l'offre et la demande. Pour remédier à cette lacune de l'économie de marché, l'économiste néoclassique Arthur Cecil Pigou (1877-1959) souhaitait que l'on puisse « internaliser » les externalités en subventionnant les producteurs d'économies externes et en taxant les producteurs de « déséconomies » externes.La nécessaire production des biens collectifsAdam Smith assigne à l'État, en dehors des fonctions régaliennes qui sont celles de la puissance publique, la mission de produire des biens à usage collectif, tels que les infrastructures de communication (routes, ports, canaux). Indispensables à la croissance économique et au développement, favorables au bien-être de la collectivité, ces biens échappent à la logique de l'économie de marché, car leur prix ne peut résulter de la confrontation de l'offre et de la demande. Le financement des biens collectifs est alors assuré par les pouvoirs publics au moyen des recettes fiscales. Les biens collectifs sont ainsi des biens « hors marché », et leur production semble justifier l'existence d'une économie publique indépendante des mécanismes associés à la libre concurrence.L'encadrement du marchéLes défaillances du marché comme organe de régulation rendent nécessaire l'élaboration d'un système de règles qui s'imposent aux agents présents sur les différents marchés. Le marché des biens et services est réglementé en ce qui concerne la production et la distribution des marchandises du point de vue de la sécurité des consommateurs, notamment pour les produits alimentaires. Sur le marché du travail, les salaires ne sont pas uniquement déterminés par la rencontre entre l'offre et la demande. Dans la plupart des pays développés, les autorités étatiques ont défini un salaire minimum, tel le S.M.I.C. en France, afin de sauvegarder le pouvoir d'achat des catégories de salariés les moins qualifiés. Il en est de même sur les marchés financiers, où des organismes veillent à l'information des actionnaires et à la régularité des transactions ; c'est la mission de la Securities and Exchange Commission (SEC) pour la Bourse de New York et de l'Autorité des marchés financiers (A.M.F.) sur la place de Paris. La défense des lois du marché et de la concurrenceLes pouvoirs publics interviennent également afin de défendre la concurrence contre certaines pratiques de dirigeants d'entreprise qui cherchent à s'en émanciper pour accroître leur profit. Ainsi sont nées, aux États-Unis, les lois antitrust, tel le Sherman Act de 1890, complété par le Clayton Act de 1914. L'objectif est de protéger le marché des ententes entre entreprises et d'empêcher l'émergence de monopoles. En France, le Conseil de la concurrence, institution indépendante créée en 1986, remplit ses missions sur les bases de la législation nationale (le Code de commerce) et des traités européens. Il exerce une surveillance de la structure des marchés en examinant et en contrôlant les fusions d'entreprises. Les stratégies illicites, comme les ententes entre firmes ou l'abus de position dominante, peuvent être sanctionnées par le Conseil.
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