inconscient, inconsciente
adjectif Qui n'a plus conscience de son existence et de la réalité qui l'entoure, qui a perdu connaissance ; évanoui : Demeurer plusieurs minutes inconscient après une commotion.
Qui n'a pas conscience de quelque chose, qui ne s'en rend pas compte, par insouciance, légèreté d'esprit, etc. : Enfant inconscient de ses actes.
Se dit d'un acte qui se produit sans que celui qui le fait en ait conscience : Mouvement inconscient.
Relatif à l'inconscient ; dans la seconde topique freudienne, se dit aussi bien du ça, du moi, que du surmoi.inconscient, inconsciente
adjectif et nom Qui est dénué de jugement et de réflexion, qui parle, agit de façon inconsidérée : Il faut être inconscient pour se lancer dans une telle affaire.inconscient
nom masculin Ensemble des faits psychiques qui échappent à la conscience.
L'une des trois instances dans la première topique freudienne.
Inconscient collectif, selon C. G. Jung, inconscient identique chez tous les individus, indépendant de l'espace et du temps, et qui est la stratification des expériences millénaires de l'humanité. (À l'origine de toute créativité, il s'exprime à travers les archétypes.)
Inconscient personnel, chez C. G. Jung, fraction d'inconscient qui correspond à l'inconscient de la théorie freudienne. (Il s'exprime dans les rêves par le personnage de l'ombre.)
SCIENCES HUMAINESLe terme inconscient désigne de façon assez générale la partie inaccessible du fonctionnement psychique de tout individu humain, que cette inaccessibilité soit passagère ou constante. Le mot fait son apparition vers 1820 ; il prend une extension considérable et un sens singulier au XXe s., surtout sous l'influence de Sigmund Freud et du développement de la psychanalyse. Il est désormais utilisé dans la plupart des sciences de l'homme, avec toutefois des acceptions relativement différentes.L'inconscient s'analyse donc comme une notion interdisciplinaire : à la différence du langage courant, où le mot prend souvent le sens de « irresponsable », la philosophie considère l'inconscient comme la partie la plus profonde de l'être humain, et en fait le moteur d'un certain nombre de comportements et de représentations. La psychologie insiste surtout sur le clivage qui en résulte : définissant des niveaux de conscience, elle parle d'inconscient au-dessous d'un certain seuil, qui est à définir selon les circonstances. Enfin, en psychanalyse, le terme s'applique à tous les comportements et à toutes les productions humaines dès l'instant que celles-ci sont envisagées dans leur surgissement originaire et dans leur vérité cachée : l'inconscient est un des concepts fondamentaux de la psychanalyse et il est avant tout un mode d'expression spécifique.L'approche philosophiqueBien que l'idée même ait été présente dans la réflexion depuis un certain temps déjà, le terme ne fait son apparition dans la philosophie occidentale qu'au cours de la seconde moitié du XIXe s. Descartes place la conscience de soi au centre de la méditation philosophique, et, dès lors, il devient inévitable qu'on s'interroge aussi sur la non-conscience, ou l'inconscience, qui caractérise certains états psychiques.Selon Schopenhauer, suivi par Nicolai Hartmann, l'inconscient est une volonté intérieure qui échappe à l'individu et se confond avec son vouloir-vivre le plus profond. De nombreux philosophes qui se réfèrent aujourd'hui à ce courant estiment que le terme est trop péjoratif et préfèrent revenir aux notions élaborées par Schopenhauer ou Nietzsche : ils parlent alors de volonté de vie.Dans une autre conception, liée à la philosophie de la représentation (Kant, Hegel), le terme inconscient est utilisé avant tout pour caractériser les idées, les images, les sensations qui ne sont pas directement accessibles à notre conscience, que ce soit de façon durable ou temporaire. C'est ainsi que certains philosophes parlent d'« inconscient machinique » (Gilles Deleuze et Félix Guattari) pour rendre compte du fait que l'inconscient est peuplé non seulement d'images et de mots, mais aussi de mécanismes qui le conduisent à reproduire ces images et ces mots.L'interprétation psychologiqueDans la psychologie classique, le terme (entendu surtout comme substantif) renvoie au clivage qui existe en chaque homme entre sa partie consciente, rationnelle et raisonnable, et sa partie cachée, soumise à des désirs inaccessibles. La prise en compte de ce clivage s'opère tout au long du XIXe s., notamment sous l'influence des recherches du médecin allemand Franz Anton Mesmer, et à la suite de l'étude du somnambulisme et de la pratique de l'hypnose. Les psychologues qui s'intéressent à ces phénomènes constatent qu'il existe deux états de conscience : dans le premier, l'individu agit selon son vouloir rationnel et conscient ; dans le second, où il se conduit d'une manière inattendue, s'affirment des tendances qu'il avait occultées.L'école de la Salpêtrière, avec le neurologue Jean Martin Charcot, le physiologiste Alfred Binet et surtout le psychiatre Pierre Janet, va théoriser ce clivage en parlant d'inconscient ou de subconscient pour désigner l'état de conscience qui nous échappe et qui est à l'origine de bon nombre de comportements. Pour Janet, l'état mental des hystériques (auquel il consacra un ouvrage en 1911) doit être considéré comme le fruit de perturbations engendrées par cet inconscient.La conception psychologique de l'inconscient succède à la conception des troubles psychiques héréditaires, et plus précisément à la théorie de la dégénérescence, qui était prédominante à la fin du XIXe s. Si la nouvelle approche marque un progrès, elle conserve cependant certains inconvénients de la théorie précédente, notamment en faisant de l'inconscient la cause de tous les maux. Comme toute explication globale et unilatérale, elle oriente l'attention vers les troubles, sans s'interroger sur les processus fort complexes de leur élaboration. Sa principale faiblesse est de chosifier l'inconscient et d'en faire une réalité en soi, à la manière de Nicolai Hartmann.Dans la psychologie plus récente, fréquemment associée aux sciences sociales ou économiques, le terme est utilisé d'une façon plus ponctuelle : dans les différents domaines où la psychologie est concernée, en particulier dans l'analyse des comportements humains, il est appliqué pour caractériser certains aspects du traitement de l'information et de la prise de décision. Les psychologues s'attachent surtout à souligner qu'une grande partie des processus mentaux par lesquels l'individu perçoit des données, traite des informations et prend des décisions, si élaborés soient-ils, échappent à la conscience, même s'ils aboutissent à l'exécution de plans moteurs ou à la compréhension et à la production d'actes ou de paroles. Les recherches visent à éclaircir les processus en jeu par divers moyens d'analyse de façon à permettre des réaménagements pour surmonter les conflits qui peuvent en résulter.La théorie psychanalytiqueLa « découverte » freudienneJacques Lacan, lecteur de Freud, considère que l'inconscient reste la meilleure « trouvaille » de l'inventeur de la psychanalyse. Il pose ce concept comme l'un des quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse. Mais là où Freud mettait l'accent sur la prééminence des mots et des associations, Lacan fait l'hypothèse de « l'inconscient structuré comme un langage », en s'appuyant sur la linguistique structurale (F. de Saussure, E. Benveniste, R. Jakobson). Les références de Lacan rappellent toujours à cette conjonction du symbolique et de l'inconscient : « L'inconscient est langage » (« la Science et la Vérité », in Écrits), ou encore « L'inconscient, c'est qu'en somme on parle... tout seul » (Séminaire du 11 janvier 1977). De façon plus explicite encore : « L'inconscient est la somme des effets de la parole sur un sujet, à ce niveau où le sujet se constitue des effets du signifiant » (les Quatre Concepts fondamentaux de la psychanalyse). Ainsi, Lacan donne une importance première au rôle que jouent les signifiants dans les représentations mentales, qu'ils soient purement linguistiques ou bien analogiques. La prise en compte des différents aspects de la structure ainsi définie est indispensable pour expliquer les conflits perpétuels qui caractérisent l'inconscient.L'inconscient est régi par des processus particuliers : un phénomène ou une représentation sont dits « inconscients quand ils sont articulés et organisés par des processus primaires tels que la condensation ou le déplacement, la métaphore et la métonymie ou encore les actes manqués, les lapsus, les mots d'esprit. En outre, l'inconscient est action : pour Lacan, il existe une sorte d'équivalence entre l'acte inconscient et le désir, et le développement de la notion d'inconscient se confond avec l'histoire de la psychanalyse.
Qui n'a pas conscience de quelque chose, qui ne s'en rend pas compte, par insouciance, légèreté d'esprit, etc. : Enfant inconscient de ses actes.
Se dit d'un acte qui se produit sans que celui qui le fait en ait conscience : Mouvement inconscient.
Relatif à l'inconscient ; dans la seconde topique freudienne, se dit aussi bien du ça, du moi, que du surmoi.inconscient, inconsciente
adjectif et nom Qui est dénué de jugement et de réflexion, qui parle, agit de façon inconsidérée : Il faut être inconscient pour se lancer dans une telle affaire.inconscient
nom masculin Ensemble des faits psychiques qui échappent à la conscience.
L'une des trois instances dans la première topique freudienne.
Inconscient collectif, selon C. G. Jung, inconscient identique chez tous les individus, indépendant de l'espace et du temps, et qui est la stratification des expériences millénaires de l'humanité. (À l'origine de toute créativité, il s'exprime à travers les archétypes.)
Inconscient personnel, chez C. G. Jung, fraction d'inconscient qui correspond à l'inconscient de la théorie freudienne. (Il s'exprime dans les rêves par le personnage de l'ombre.)
SCIENCES HUMAINESLe terme inconscient désigne de façon assez générale la partie inaccessible du fonctionnement psychique de tout individu humain, que cette inaccessibilité soit passagère ou constante. Le mot fait son apparition vers 1820 ; il prend une extension considérable et un sens singulier au XXe s., surtout sous l'influence de Sigmund Freud et du développement de la psychanalyse. Il est désormais utilisé dans la plupart des sciences de l'homme, avec toutefois des acceptions relativement différentes.L'inconscient s'analyse donc comme une notion interdisciplinaire : à la différence du langage courant, où le mot prend souvent le sens de « irresponsable », la philosophie considère l'inconscient comme la partie la plus profonde de l'être humain, et en fait le moteur d'un certain nombre de comportements et de représentations. La psychologie insiste surtout sur le clivage qui en résulte : définissant des niveaux de conscience, elle parle d'inconscient au-dessous d'un certain seuil, qui est à définir selon les circonstances. Enfin, en psychanalyse, le terme s'applique à tous les comportements et à toutes les productions humaines dès l'instant que celles-ci sont envisagées dans leur surgissement originaire et dans leur vérité cachée : l'inconscient est un des concepts fondamentaux de la psychanalyse et il est avant tout un mode d'expression spécifique.L'approche philosophiqueBien que l'idée même ait été présente dans la réflexion depuis un certain temps déjà, le terme ne fait son apparition dans la philosophie occidentale qu'au cours de la seconde moitié du XIXe s. Descartes place la conscience de soi au centre de la méditation philosophique, et, dès lors, il devient inévitable qu'on s'interroge aussi sur la non-conscience, ou l'inconscience, qui caractérise certains états psychiques.Selon Schopenhauer, suivi par Nicolai Hartmann, l'inconscient est une volonté intérieure qui échappe à l'individu et se confond avec son vouloir-vivre le plus profond. De nombreux philosophes qui se réfèrent aujourd'hui à ce courant estiment que le terme est trop péjoratif et préfèrent revenir aux notions élaborées par Schopenhauer ou Nietzsche : ils parlent alors de volonté de vie.Dans une autre conception, liée à la philosophie de la représentation (Kant, Hegel), le terme inconscient est utilisé avant tout pour caractériser les idées, les images, les sensations qui ne sont pas directement accessibles à notre conscience, que ce soit de façon durable ou temporaire. C'est ainsi que certains philosophes parlent d'« inconscient machinique » (Gilles Deleuze et Félix Guattari) pour rendre compte du fait que l'inconscient est peuplé non seulement d'images et de mots, mais aussi de mécanismes qui le conduisent à reproduire ces images et ces mots.L'interprétation psychologiqueDans la psychologie classique, le terme (entendu surtout comme substantif) renvoie au clivage qui existe en chaque homme entre sa partie consciente, rationnelle et raisonnable, et sa partie cachée, soumise à des désirs inaccessibles. La prise en compte de ce clivage s'opère tout au long du XIXe s., notamment sous l'influence des recherches du médecin allemand Franz Anton Mesmer, et à la suite de l'étude du somnambulisme et de la pratique de l'hypnose. Les psychologues qui s'intéressent à ces phénomènes constatent qu'il existe deux états de conscience : dans le premier, l'individu agit selon son vouloir rationnel et conscient ; dans le second, où il se conduit d'une manière inattendue, s'affirment des tendances qu'il avait occultées.L'école de la Salpêtrière, avec le neurologue Jean Martin Charcot, le physiologiste Alfred Binet et surtout le psychiatre Pierre Janet, va théoriser ce clivage en parlant d'inconscient ou de subconscient pour désigner l'état de conscience qui nous échappe et qui est à l'origine de bon nombre de comportements. Pour Janet, l'état mental des hystériques (auquel il consacra un ouvrage en 1911) doit être considéré comme le fruit de perturbations engendrées par cet inconscient.La conception psychologique de l'inconscient succède à la conception des troubles psychiques héréditaires, et plus précisément à la théorie de la dégénérescence, qui était prédominante à la fin du XIXe s. Si la nouvelle approche marque un progrès, elle conserve cependant certains inconvénients de la théorie précédente, notamment en faisant de l'inconscient la cause de tous les maux. Comme toute explication globale et unilatérale, elle oriente l'attention vers les troubles, sans s'interroger sur les processus fort complexes de leur élaboration. Sa principale faiblesse est de chosifier l'inconscient et d'en faire une réalité en soi, à la manière de Nicolai Hartmann.Dans la psychologie plus récente, fréquemment associée aux sciences sociales ou économiques, le terme est utilisé d'une façon plus ponctuelle : dans les différents domaines où la psychologie est concernée, en particulier dans l'analyse des comportements humains, il est appliqué pour caractériser certains aspects du traitement de l'information et de la prise de décision. Les psychologues s'attachent surtout à souligner qu'une grande partie des processus mentaux par lesquels l'individu perçoit des données, traite des informations et prend des décisions, si élaborés soient-ils, échappent à la conscience, même s'ils aboutissent à l'exécution de plans moteurs ou à la compréhension et à la production d'actes ou de paroles. Les recherches visent à éclaircir les processus en jeu par divers moyens d'analyse de façon à permettre des réaménagements pour surmonter les conflits qui peuvent en résulter.La théorie psychanalytiqueLa « découverte » freudienneJacques Lacan, lecteur de Freud, considère que l'inconscient reste la meilleure « trouvaille » de l'inventeur de la psychanalyse. Il pose ce concept comme l'un des quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse. Mais là où Freud mettait l'accent sur la prééminence des mots et des associations, Lacan fait l'hypothèse de « l'inconscient structuré comme un langage », en s'appuyant sur la linguistique structurale (F. de Saussure, E. Benveniste, R. Jakobson). Les références de Lacan rappellent toujours à cette conjonction du symbolique et de l'inconscient : « L'inconscient est langage » (« la Science et la Vérité », in Écrits), ou encore « L'inconscient, c'est qu'en somme on parle... tout seul » (Séminaire du 11 janvier 1977). De façon plus explicite encore : « L'inconscient est la somme des effets de la parole sur un sujet, à ce niveau où le sujet se constitue des effets du signifiant » (les Quatre Concepts fondamentaux de la psychanalyse). Ainsi, Lacan donne une importance première au rôle que jouent les signifiants dans les représentations mentales, qu'ils soient purement linguistiques ou bien analogiques. La prise en compte des différents aspects de la structure ainsi définie est indispensable pour expliquer les conflits perpétuels qui caractérisent l'inconscient.L'inconscient est régi par des processus particuliers : un phénomène ou une représentation sont dits « inconscients quand ils sont articulés et organisés par des processus primaires tels que la condensation ou le déplacement, la métaphore et la métonymie ou encore les actes manqués, les lapsus, les mots d'esprit. En outre, l'inconscient est action : pour Lacan, il existe une sorte d'équivalence entre l'acte inconscient et le désir, et le développement de la notion d'inconscient se confond avec l'histoire de la psychanalyse.
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