bienadverbe(latin bene) Cet article fait partie du DOSSIER cons

adjectif invariable Conforme à ce qui est souhaité, attendu ; satisfaisant : Les choses sont très bien ainsi.
Conforme à une norme de valeur esthétique : Ce décor me paraît bien.
Conforme à une norme morale ou de qualité : Un garçon très bien. Je n'ai rien vu de bien.
En bon état physique, en bonne santé ; dans des conditions agréables, à l'aise : On est bien dans cet hôtel.
Être bien avec quelqu'un, être en bons termes avec lui.bien
nom masculin Ce que prescrit une règle morale, par opposition à ce qu'elle condamne ; conduite conforme à cette prescription : Distinguer le bien et le mal.
Ce qui est utile, nécessaire, profitable à quelqu'un, à la collectivité, à quelque chose : Cette mesure a été un bien pour le commerce.
Ce dont la possession est considérée comme un avantage, une chose précieuse : La santé est le premier des biens.
Ce que quelqu'un possède, ce qui a une valeur financière et peut être objet de propriété : Laisser tous ses biens à une œuvre charitable.
Dire, penser du bien, grand bien, etc., de quelqu'un, de quelque chose, en parler, les juger favorablement.
En tout bien tout honneur, avec des intentions louables, honnêtes.
Faire du (ou le) bien, pratiquer une charité active autour de soi.
Faire du bien à quelqu'un, à quelque chose, procurer à quelqu'un un soulagement, du plaisir, de la satisfaction, etc., ou avoir des effets heureux sur quelque chose.
Homme de bien, homme droit, honnête, dont les actions sont inspirées par la morale, la charité.
Le bien commun, le bien public, l'intérêt général.
Les biens temporels, les biens de ce monde, les biens matériels, dont on jouit pendant la vie.
Mener à bien quelque chose, achever avec succès ce qu'on a entrepris. (En Suisse, on dit aussi mener quelque chose à chef.)
Prendre son bien où on le trouve, en parlant d'un écrivain, utiliser librement les œuvres des autres.
Vouloir le bien de quelqu'un, souhaiter qu'il réussisse, qu'il soit heureux.
Vouloir du bien à quelqu'un, être bien disposé à son égard.

Droit
Chose matérielle ou droit susceptible de faire partie d'un patrimoine (champs, maisons, créances, servitudes, usufruit, etc.).
Biens culturels, objets d'art, monuments qui, ayant une signification culturelle particulière pour le pays qui les détient ou pour l'humanité, doivent faire l'objet d'une protection spéciale dans les rapports entre nations.
Économie
Produit apte à satisfaire les besoins et disponible à cet usage.
Bien collectif, bien dont la production et la consommation ne peuvent être divisées entre individus ni faire l'objet d'appropriation individuelle (exemple une route).
Bien de consommation, bien destiné à la satisfaction des besoins des consommateurs.
Bien de consommation intermédiaire, bien entrant dans la production d'un bien et qui, en s'incorporant à ce dernier, est détruit par son utilisation (le charbon, le minerai).
Bien économique, bien produit par du capital humain qui a une valeur d'échange.
Bien d'équipement, bien destiné à la production d'autres biens.
Bien intermédiaire, bien transformé ou détruit (matières premières, énergie) dans le processus de production.
Bien libre ou naturel, bien disponible gratuitement (l'air que nous respirons).
Bien de production, bien utilisé dans le processus de production (notamment les biens d'équipement).
Biens et services, produits matériels et immatériels de l'activité économique.
Histoire
Biens nationaux, ensemble de biens, collectifs ou privés, appropriés par l'État pendant la période révolutionnaire.
Philosophie
Pour Platon, objectif suprême vers lequel se dirige le sage et à l'égard duquel les autres objectifs sont subordonnés ; pour saint Paul, acte de la charité qui ne peut se réaliser sans la grâce de Dieu ; pour Kant, but final théorique imposé par la loi morale, que tout homme possède « au fond de son cœur ».
Souverain bien, perfection d'un objet de désir moral, pour autant qu'il l'emporte sur tous les autres objets de désir de l'homme.

ÉCONOMIELa notion de bien économique est une notion assez large : est considéré comme bien économique tout bien produit destiné à satisfaire un besoin. Tous les biens économiques ont donc un coût de production et un prix.Diversité des biensIl existe plusieurs types de biens : les biens corporels ou matériels (maison, stock de matières premières, véhicule) et les biens incorporels (brevet, créance, droits d'auteur). Suivant leur destination, on considère les biens de production ou biens de capital (ils servent à produire d'autres biens et de services : immeubles, machines, équipements) et les biens de consommation, qui sont destinés à l'usage des individus. Ces derniers se divisent en biens non durables (détruits immédiatement après usage : aliments, médicaments), biens semi-durables (ceux qui se dégradent par un usage régulier, comme les vêtements) et biens durables (dont l'usage s'étend sur une longue période : une maison par exemple).Les théoriciens du libéralisme économique distinguent deux grandes catégories de biens : les biens privés – leur production et leur consommation sont individualisables – et les biens collectifs, dont la production ou la consommation ne sont pas privatisables.Les biens économiques privésTout bien dont l'allocation (correspondance entre la production et la consommation) est assurée par le marché est considéré comme un bien privé. C'est donc le cas de la majorité des biens que nous consommons (nourriture, électroménager, habillement, etc.). Ces biens sont analysés par la microéconomie. L'analyse se résume par celle de l'offre (production), de la demande (consommation) et de la formation des prix (confrontation entre l'offre et la demande). Les biens sont produits en fonction des coûts et des techniques de production, ils sont achetés en fonction de leur prix et du revenu des ménages. Leur prix varie en fonction du rapport entre l'offre et la demande et, à l'équilibre, il égalise offre et demande. Il existe certains biens dont l'offre et la demande ne dépendent pas exclusivement des prix. L'analyse microénomique permet d'étudier ces variations.Biens capitauxUn bien capital est un bien dont la durée de vie dépasse une période. Il s'agit surtout des machines et outils nécessaires à la production. Pour appréhender le prix d'un bien capital, il faut donc dépasser la notion d'offre et de demande. Son prix sera égal à la valeur actualisée des « services » qu'il rend pendant toute sa durée de vie.Biens inférieurs, biens normaux et biens supérieursCette classification élaborée par l'économiste allemand Ernst Engel (1821-1896) résulte de l'analyse des variations de la demande en un bien en fonction du niveau des revenus.Les biens inférieurs se caractérisent par la relation suivante : leur demande baisse quand le revenu augmente. En fait, cela résulte du comportement de consommation du ménage. Lorsque son revenu augmente, le ménage augmente sa consommation et modifie la composition de son panier de biens. Un revenu supérieur lui permettra d'accéder à des biens mieux considérés s'ils répondent aux mêmes besoins. C'est le cas de la margarine et du beurre. La margarine est un bien dit inférieur dont la demande baisse au profit du beurre quand le revenu augmente.La demande peut aussi augmenter moins ou aussi vite que le revenu ; il s'agit alors de biens normaux (c'est le cas de l'habillement par exemple).Enfin, lorsque la demande évolue plus vite que le revenu, on parle de biens supérieurs (c'est le cas des biens culturels par exemple).Biens substituables et biens complémentairesLa notion de substitution indique que deux biens répondent globalement aux mêmes besoins de consommation ; c'est le cas du thé et du café. Dans le cas de biens substituables, la variation de la demande d'un bien ne provient pas seulement de ses variations de prix mais aussi de celles des biens que l'on peut lui substituer. Une forte augmentation du prix du café entraîne une augmentation de la demande de thé. C'est l'effet de substitution.Les biens complémentaires se consomment en revanche conjointement : le café et le sucre, par exemple. Si le prix du café augmente, sa consommation va diminuer et entraîner une baisse de la demande de sucre.Biens « Giffen »Les biens dits « Giffen », du nom de l'économiste anglais Robert Giffen (1837-1910), sont des biens inférieurs qui ne connaissent pas l'effet de substitution. Quand leur prix augmente, leur consommation aussi. C'est le cas d'un bien que le ménage considérera comme vital ; il préférera baisser sa consommation d'autres biens qui lui semblent moins importants – on parle aussi d'« effet Giffen ».Les biens économiques collectifsDans les pays à économie de marché, le marché assigne à l'État le rôle de favoriser la concurrence en neutralisant tout ce qui peut l'affaiblir. Mais, par définition, l'État démocratique doit aussi garantir l'intérêt collectif, celui de l'ensemble des citoyens. Le décalage entre les multiples missions de l'État et les exigences du marché est la source première des limites de ce dernier.Un certain nombre de biens ne font pas l'objet d'un usage privatif, car leur consommation n'entraîne pas leur appropriation individuelle. Ce sont donc des biens collectifs, qui présentent deux particularités : – la consommation d'un individu ne réduit pas la quantité disponible pour les autres (l'éclairage des rues, par exemple) ;– il est impossible d'empêcher ceux qui ne le paient pas d'en profiter (la protection de l'environnement, par exemple).La valeur monétaire d'un bien ou d'un service indivisible ne peut être fixée : c'est le cas de la Défense nationale, de la Justice et du maintien de l'ordre, mais aussi d'une grande partie des infrastructures routières. L'hypothèse d'une privatisation de tels biens est absurde en soi : la loi est par définition la même pour tous, les routes ne peuvent être toutes soumises à péage, sous peine de voir limiter gravement la libre circulation des personnes et des biens. L'État est donc conduit à fournir ces biens et à les financer par le recours à l'impôt.Toutefois, certains biens collectifs ne sont pas foncièrement indivisibles : en France, l'électricité relève de cette catégorie, de même que l'éducation, en partie publique et en partie privée. On appelle ces biens des biens tutélaires (sur lesquels l'État exerce sa tutelle). Comme ces services publics constituent des acquis de longue date, la privatisation de certains d'entre eux (comme celle des services postaux, des réseaux de transports ou de télécommunications) soulève de vives controverses.

HISTOIREOn distingue quatre catégories de biens nationaux.– Les biens de première origine, ou biens du clergé, mis à la disposition de la Nation (2 novembre 1789) : ils servirent à gager des assignats, qui portèrent d'abord intérêt, puis furent transformés en papier-monnaie soumis au cours forcé (8 octobre 1790) ; leur vente aux enchères profita davantage aux bourgeois ou aux riches propriétaires ruraux qu'aux petits paysans.– Les biens de deuxième origine, ou biens des émigrés, mis sous séquestre (9 février 1792) et dont la mise en vente fut décidée le 27 juillet 1792 : ils profitèrent également à la bourgeoisie.– Les biens de troisième origine, ou biens communaux, augmentés des terres présumées communales : ils devaient être répartis gratuitement parmi les habitants de la commune à la demande du tiers d'entre eux (loi du 10 juin 1793).– Les biens de quatrième origine, ou biens des suspects, confisqués à la suite de la loi du même nom (17 septembre 1793) : ils devaient être distribués gratuitement aux indigents (décrets des 8 et 13 ventôse an II [26 février et 3 mars 1794]). La distribution gratuite des deux dernières catégories ne fut réalisée que partiellement. La vente des biens nationaux a abouti, malgré tout, à un gigantesque transfert des propriétés ; elle a, d'autre part, contribué à lier la bourgeoisie, principale bénéficiaire de l'opération, à la cause de la France révolutionnaire et impériale. Sous la Restauration, l'article 9 de la Charte de 1814, en garantissant la propriété des biens nationaux, et, dans une certaine mesure, la loi pourtant si décriée du milliard des émigrés (1825) – qui se réduisit en fait à 650 millions – apportèrent une solution définitive à ce problème, en consolidant les titres des acquéreurs et en indemnisant les victimes des spoliations.
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