armement

nom masculin
(de armer) Action de pourvoir en armes ou en accessoires d'armes : Procéder à l'armement des recrues.
Ensemble des armes dont sont équipés une force ou un matériel militaire : Armement d'une compagnie, d'un char.
Catégorie d'armes d'un genre particulier : Armement individuel, collectif.
Ensemble des armes, systèmes d'armes, matériels et munitions destinés aux forces armées pour leur permettre d'accomplir leurs missions de défense ; secteur industriel chargé de la fabrication des armes terrestres, navales et aériennes. : Course aux armements.
Étude et technique du fonctionnement des armes.
Opération consistant à rendre une arme prête à faire feu, un appareil prêt à fonctionner : Levier d'armement d'un appareil photographique.

Droit
Exploitation commerciale d'un bâtiment de navigation à titre de propriétaire ou de locataire.
Société qui fait naviguer des bâtiments pour son propre compte.
Capacité de transport par mer d'un port ou d'une nation.
Informatique
Armement d'une interruption, mise en état de veille, ou attente d'interruption, d'un processus informatique.
Marine
Action de munir un bâtiment de tout ce qui est nécessaire à son fonctionnement et à sa sûreté. (Synonyme : équipement.)
Phase de la construction d'un bâtiment qui succède au lancement ou à la mise à flot et au cours de laquelle on place à bord les appareils moteurs et auxiliaires et les équipements divers.
Militaire
Ensemble et puissance globale de feu des armes d'un navire de guerre.
Mines
Ensemble de l'équipement intérieur d'un puits pour le guidage des cages.
Pêche
Ensemble des hameçons qui garnissent un leurre.
Sports
En aviron, placement des portants sur les bordages de l'embarcation.

IntroductionLe domaine de l'armement comprend les matériels de guerre, définis en France par le décret-loi du 18 avril 1939 comme « tous matériels conçus ou destinés à la guerre terrestre, navale ou aérienne », mais aussi certains matériels civils dès lors qu'ils peuvent avoir un double usage civil ou militaire (avions, hélicoptères, radars, etc.).Les armes stricto sensu ne forment généralement qu'un sous-ensemble d'un système d'armes destiné à remplir une mission donnée. Celui-ci rassemble sur un même porteur (blindé, avion, navire) des armes, des moyens de détection, d'identification, de guidage, de télémétrie, etc. Les armements sont de plus en plus sophistiqués. Un avion furtif américain F-22 ou F-117 n'est pas comparable avec le bombardier Phantom, pas plus que le sous-marin nucléaire d'attaque russe Akula ne l'est avec son prédécesseur le Victor III, tant ils diffèrent par les technologies qu'ils mettent en œuvre et par leurs capacités opérationnelles. Les armements du futur confirmeront les progrès technologiques déjà observés et l'augmentation de leurs coûts unitaires. Au-delà des contraintes liées au désarmement, la réduction des budgets militaires oblige les États à concevoir des programmes en coopération. Face à la puissance de l'industrie américaine de l'armement, l'Europe doit s'unir si elle veut garder son autonomie.Les principaux armementsLa gamme des armements est très vaste, depuis l'arme individuelle du combattant jusqu'au satellite militaire. Elle varie selon la puissance militaire des États. Les forces armées françaises possèdent une panoplie presque complète pour remplir leurs missions de dissuasion, de prévention des crises, de protection du territoire et de projection des forces.Les armes du renseignementLes conflits du Golfe, du Kosovo et de l'Afghanistan ont mis en évidence l'importance du renseignement dans la maîtrise du théâtre d'opérations. L'acquisition et le traitement en temps réel du renseignement sur les capacités et les mouvements de l'adversaire, sur les cibles et les résultats des frappes résultent, en plus des sources humaines (commandos), de la combinaison et du recoupement d'informations recueillies principalement par des moyens d'observation spatiale, des moyens aériens et des drones.Les satellites d'observationLes satellites militaires permettent aux États qui en possèdent de disposer d'une autonomie stratégique dans l'appréciation de la situation. La guerre du Golfe a montré la suprématie des États-Unis avec leurs 6 satellites de recueil d'images, auxquels s'ajoutent 4 groupes de surveillance des océans, 6 satellites de renseignement électronique, sans compter les 24 satellites de navigation Navstar (système global de positionnement GPS). La Russie a, quant à elle, mis sur orbite 22 satellites militaires. La France a réalisé en coopération avec l'Italie et l'Espagne le programme de satellites d'observation Hélios 1. Après Hélios 1A, lancé en 1995, Hélios 1B, lancé en décembre 1999, précède le satellite de deuxième génération Hélios 2, prévu pour 2003, qui disposera d'une capacité jour/nuit et fournira des images ayant une meilleure résolution.Les moyens aériensDans l'armée française, le renseignement est recueilli par des avions Mirage IV-P (reconnaissance stratégique), Mirage F1-CR ou Étendard IV-P (reconnaissance tactique). L'hélicoptère Cougar, avec son radar Horizon portant jusqu'à 200 km, est spécialisé dans la détection et la localisation des véhicules, navires et hélicoptères. Les avions Atlantic 2 et Gardian de la marine complètent la surveillance dans l'espace maritime. Le DC-8 Sarigue et le Transall Gabriel recueillent, quant à eux, le renseignement électronique et électromagnétique. À l'exception du système Horizon, les armées de l'air étrangères disposent d'équipements similaires, les États-Unis possédant en outre des avions « espions » TR1-A, successeurs de l'U-2.Les dronesSuivant les enseignements des derniers conflits, les systèmes d'armes futurs seront encore plus « interopérables » par leur capacité de communiquer et d'agir ensemble au sein d'une coalition. Ils feront appel aux technologies les plus évoluées dans les domaines de la robotique : robots mobiles terrestres pour la reconnaissance, le combat, la surveillance ou la défense d'une zone, capteurs du champ de bataille (reconnaissance, identification, détection des agressions chimiques et bactériologiques) ; robots sous-marins pour la lutte contre les mines, l'écoute, l'établissement de relais de télécommunications ; aéronefs sans pilote pour la lutte contre les missiles, le brouillage, etc.). L'optronique (développement des armes laser de haute énergie pour la destruction de missiles en vol) et la guerre électronique (armes hyperfréquences créant une explosion électromagnétique intense) seront également sollicitées. Pour échapper à la détection, la furtivité (diminution de la surface équivalente radar ou laser) sera recherchée (elle caractérise aujourd'hui les avions américains B-2 et F-117 et certains navires comme la frégate de type La Fayette). Elle sera contrée par l'utilisation de fréquences basses pour détecter des cibles discrètes ou masquées. La guerre de l'information (ou infowar) visera les systèmes d'information et de commandement par des virus ou des espions logiciels. Pour diminuer les dégâts collatéraux seront généralisées les munitions « intelligentes », guidées vers leurs cibles en phase terminale. Dans le même esprit, des armes non létales seront spécifiquement conçues et utilisées de manière à mettre hors d'état le personnel ou le matériel, avec une très faible probabilité de décès ou de lésions graves et un minimum de dommages collatéraux et d'incidences sur l'environnement (infrasons, ultrasons, projectiles non perforants, mousses collantes, micro-ondes de forte puissance, etc.). La révolution technologique n'épargnera pas le combattant individuel, lui-même désormais partie intégrante d'un système d'armes (capteurs, système d'information et de commandement, identification ami/ennemi, protection, arme capable de tirer dans les zones masquées, etc.).L'Europe de l'armementLa demande en armements s'oriente vers des systèmes de plus en plus complexes, dont les coûts croissent de manière exponentielle, au moment où les budgets militaires se réduisent. Les entreprises américaines de l'armement se sont récemment restructurées en trois grands pôles à vocation mondiale. Elles ont une attitude offensive, avec pour objectif de dominer le marché, en particulier le marché européen. Plus peuplée que les États-Unis, l'Union européenne ne consacre à la recherche et au développement militaires que le quart de l'effort américain (9,3 milliards d'euros contre 38,9). Les enjeux sont économiques (le déséquilibre de la balance commerciale Europe/États-Unis relative aux armements s'accentue) mais surtout stratégiques. Tributaires des États-Unis, les Européens perdaient une part significative de leur autonomie s'ils ne s'unissaient pas. Les conflits du Golfe et du Kosovo ont bien montré la suprématie des Américains, notamment en matière d'acquisition et de traitement du renseignement et de guerre électronique. Le plus fort est celui qui dispose de l'information stratégique !L'Europe de l'armement se met progressivement en place. Des programmes qui équipent ou vont équiper l'armée française ont déjà été réalisés en coopération (avions Alpha Jet, Jaguar et Transall ; missiles Hot, Milan et Roland ; chasseur de mines ; hélicoptères Tigre et NH-90, etc.). D'autres ont été développés sans la France : avion Tornado, avion de combat européen Eurofighter, etc. À terme, l'objectif fixé dans les déclarations annexées aux traités de Maastricht et d'Amsterdam est de créer l'Agence européenne de l'armement, qui devrait résulter de la convergence de deux organismes :– l'Organisation de l'armement de l'Europe occidentale (O.A.E.O.), créée au sein de l'Union de l'Europe occidentale (U.E.O.), et dont la fonction est limitée à la passation des contrats de recherche dans le cadre du programme européen de recherche de défense EUCLID ;– l'Organisation conjointe de coopération en matière d'armement (O.C.C.A.R.) qui regroupe aujourd'hui quatre États (France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni). L'O.C.C.A.R. appuie son action sur trois principes : établissement d'une réelle complémentarité industrielle et technologique, renonciation à un calcul analytique de « juste retour », programme par programme, au profit d'un équilibre global pluriannuel, intégration d'équipes nationales étatiques et industrielles.Malgré des avancées (la création d'Airbus et celle, en 1999, d'Aerospatiale-Matra, deuxième fabricant mondial de missiles), l'Europe des armements connaît encore des avatars. Le retrait des Britanniques du programme de la frégate antiaérienne Horizon en témoigne. Les armements ne sont pas des matériels banalisés en raison de leur signification politique. Leur commerce est strictement contrôlé par les États. Certains États d'Europe ne conçoivent leur sécurité que dans le cadre de l'O.T.A.N. et tolèrent une hégémonie américaine, comme le soulignent les hésitations sur le programme Airbus A400M. La politique européenne de sécurité et de défense (P.E.S.D.) a encore beaucoup de progrès à accomplir pour développer une idée européenne de défense et de sécurité, indispensable au développement d'une Europe de l'armement.
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