anarchisme
nom masculin Conception politique et sociale qui se fonde sur le rejet de toute tutelle gouvernementale, administrative, religieuse et qui privilégie la liberté et l'initiative individuelles. (Synonyme : anarchie.)
Les penseurs de l'anarchismeEn même temps, Bakounine et Kropotkine complétèrent les idées proudhoniennes en élaborant un système d'éducation qui se voulait complet et universel. Sous leur influence émergea aussi une idéologie nihiliste qui prônait la violence, et en particulier l'assassinat politique. Les attentats dont furent victimes l'impératrice Élisabeth d'Autriche, en 1898, et le président des États-Unis William McKinley, en 1901, en furent des conséquences.Les ramifications de l'anarchismeEn France, les anarchistes comme Élisée Reclus, Jean Grave fondèrent les bases d'une société sans contrainte. D'autres privilégièrent le syndicalisme, et participèrent à la fondation de la CGT (Émile Pouget, Pierre Monatte). Malatesta leur rappela au congrès d'Amsterdam, en 1907, que la grève, l'insurrection armée, le sabotage n'étaient pas pour le syndicalisme une fin en soi et que « le seul but qui vaille un effort, [c'était] l'anarchie ».Le mouvement anarchiste se répandit en Italie. Il s'accompagna d'expériences de vie communautaire, comme la colonie Cecilia, au Brésil, où s'installèrent des Italiens (1890). L'affaire Sacco et Vanzetti, dans les années 1920, en fut un prolongement aux États-Unis. L'anarchie se diffusa aussi en Ukraine avec Makhno, de 1918 à 1921.Suivant l'exemple de la CGT française, les Catalans créèrent la Solidaridad Obrera, qui devint en 1910 la Confederación Nacional del Trabajo (CNT) ; cette organisation comptait, en 1919, près de 700 000 membres, parmi lesquels les éléments les plus durs fondèrent la Federación Anarquista Ibérica (FAI) et prirent le pouvoir au sein de la CNT, qui devint CNT-FAI. En Espagne, les anarchistes de Catalogne, bastion de la FAI, prirent en 1936 la tête de la résistance à la révolution nationaliste et entraînèrent les syndicats dans la lutte. Ce furent les premières heures de l'anarcho-syndicalisme. Appuyés par le POUM (Parti ouvrier d'unification marxiste), organisation communiste d'opposition, hostiles aux communistes de la IIIe Internationale, ils réalisèrent en Catalogne et en Aragon la première tentative très poussée de collectivisme libéral : ils imposèrent l'égalité des rémunérations, mirent en place la réforme agraire, réorganisèrent de nombreuses communes sur un plan collectiviste et firent prendre en main les usines par des conseils ouvriers. La révolution anarchiste fut écrasée plus par les communistes que par les franquistes.Malgré l'échec de toute tentative de réunification au Congrès international des Fédérations anarchistes (Carrare, 1968), l'anarchisme a encore eu ses adeptes lors des mouvements de contestation en Europe en 1968, sous la forme, notamment, de l'anarcho-syndicalisme, hostile aux partis politiques.
Les penseurs de l'anarchismeEn même temps, Bakounine et Kropotkine complétèrent les idées proudhoniennes en élaborant un système d'éducation qui se voulait complet et universel. Sous leur influence émergea aussi une idéologie nihiliste qui prônait la violence, et en particulier l'assassinat politique. Les attentats dont furent victimes l'impératrice Élisabeth d'Autriche, en 1898, et le président des États-Unis William McKinley, en 1901, en furent des conséquences.Les ramifications de l'anarchismeEn France, les anarchistes comme Élisée Reclus, Jean Grave fondèrent les bases d'une société sans contrainte. D'autres privilégièrent le syndicalisme, et participèrent à la fondation de la CGT (Émile Pouget, Pierre Monatte). Malatesta leur rappela au congrès d'Amsterdam, en 1907, que la grève, l'insurrection armée, le sabotage n'étaient pas pour le syndicalisme une fin en soi et que « le seul but qui vaille un effort, [c'était] l'anarchie ».Le mouvement anarchiste se répandit en Italie. Il s'accompagna d'expériences de vie communautaire, comme la colonie Cecilia, au Brésil, où s'installèrent des Italiens (1890). L'affaire Sacco et Vanzetti, dans les années 1920, en fut un prolongement aux États-Unis. L'anarchie se diffusa aussi en Ukraine avec Makhno, de 1918 à 1921.Suivant l'exemple de la CGT française, les Catalans créèrent la Solidaridad Obrera, qui devint en 1910 la Confederación Nacional del Trabajo (CNT) ; cette organisation comptait, en 1919, près de 700 000 membres, parmi lesquels les éléments les plus durs fondèrent la Federación Anarquista Ibérica (FAI) et prirent le pouvoir au sein de la CNT, qui devint CNT-FAI. En Espagne, les anarchistes de Catalogne, bastion de la FAI, prirent en 1936 la tête de la résistance à la révolution nationaliste et entraînèrent les syndicats dans la lutte. Ce furent les premières heures de l'anarcho-syndicalisme. Appuyés par le POUM (Parti ouvrier d'unification marxiste), organisation communiste d'opposition, hostiles aux communistes de la IIIe Internationale, ils réalisèrent en Catalogne et en Aragon la première tentative très poussée de collectivisme libéral : ils imposèrent l'égalité des rémunérations, mirent en place la réforme agraire, réorganisèrent de nombreuses communes sur un plan collectiviste et firent prendre en main les usines par des conseils ouvriers. La révolution anarchiste fut écrasée plus par les communistes que par les franquistes.Malgré l'échec de toute tentative de réunification au Congrès international des Fédérations anarchistes (Carrare, 1968), l'anarchisme a encore eu ses adeptes lors des mouvements de contestation en Europe en 1968, sous la forme, notamment, de l'anarcho-syndicalisme, hostile aux partis politiques.
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