2. courant

nom masculin
(de courant 1)

Cet article fait partie du DOSSIER consacré à l'électricité.

Mouvement d'un liquide, d'un fluide dans tel ou tel sens ; masse d'eau en mouvement : La barque est entraînée par le courant.
Électricité : Panne de courant.
Mouvement orienté d'un ensemble de personnes ou de choses : Le développement d'un courant d'immigration.
Cours, mouvement des idées, des sentiments : Il est l'objet d'un vaste courant de sympathie.
Subdivision d'un parti politique basée sur des nuances idéologiques, mais qui n'en entame pas l'unité.
Courant d'air, souffle causé par la circulation de l'air dans une habitation, une rue, etc.
Le courant passe, il y a sympathie, compréhension, communication entre des personnes.
Familier. Nom à courant d'air, se dit, pour se moquer, d'un nom patronymique composé de plusieurs termes et de particules.
Familier. Se déguiser en courant d'air, s'esquiver, partir furtivement.
Suivre le courant, suivre le mouvement général, ne pas se singulariser.Astronomie Ensemble d'étoiles dispersées sur une grande région du ciel, dont les déplacements apparents convergent vers un point.Bâtiment Tuile de courant, chacune des tuiles creuses d'une couverture posée face concave vers le haut, pour permettre l'évacuation de l'eau de pluie. (Elles sont chevauchées par les tuiles de couvert.)Électricité Courant (électrique), déplacement de charges électriques dans un conducteur. Courant de suite, courant débité par le réseau de distribution, à travers l'arc amorcé dans un parafoudre par une surtension, lorsque l'onde de surtension a disparu.Hydrologie Courant fluvial, déplacement linéaire et en masse de l'eau d'un fleuve ou d'une rivière. Courant océanique ou général, courant marin caractérisé par une extension régionale ou planétaire, une direction relativement stable, une vitesse modérée (ordinairement inférieure à 1 m/s) et un débit élevé.Météorologie Courant aérien, mouvement de l'air dans l'atmosphère.Neurologie Courant d'action, courant électrique observable de part et d'autre de la membrane d'une fibre nerveuse ou musculaire lorsque le signal nerveux ou potentiel d'action est émis. Courant local, courant électrique, généré passivement par une stimulation électrique extérieure, appliqué à une fibre nerveuse ou musculaire et permettant la dépolarisation de proche en proche de la membrane cellulaire et la naissance des courants d'actions qui se propagent à distance. Courant de repos, courant électrique mesurable dans les fibres nerveuses ou musculaires en dehors du passage du courant d'action et dû à la diffusion passive des espèces ioniques (sodium et potassium) de part et d'autre de la membrane cellulaire.Physique Nom générique donné à des écoulements (de fluide, de charge électrique ou, plus généralement, de toute grandeur continue).

ÉLECTRICITÉIntensité d'un courant électriqueDans un conducteur, où existent des charges électriques, le produit de la densité volumique des charges par leur vecteur vitesse moyenne est le vecteur densité de courant. Le courant i traversant une surface donnée est défini comme le flux de la densité de courant à travers cette surface, ou comme le quotient de la charge d q qui traverse la surface pendant un temps d t : .Dans la formule, l'intensité du courant i se mesure en ampères (A) ; la charge d q se mesure en coulombs (C) ; le temps dt se mesure en secondes (s).Propriétés d'un courant électriqueLorsqu'un conducteur est traversé par un courant électrique, on peut observer les trois phénomènes suivants : 1° le conducteur est le siège d'un dégagement de chaleur (effet Joule) ; 2° il y a création d'un champ magnétique dans l'espace environnant ; 3° si on coupe le conducteur et si on plonge les extrémités dans une solution saline, il se produit une décomposition chimique de la solution.Le sens du courant électriquePour définir le sens du courant électrique, André Marie Ampère a choisi arbitrairement celui du déplacement des charges positives : c'est ce qu'on appelle aujourd'hui le « sens conventionnel » du courant. Les électrons se déplacent donc dans le sens inverse du sens conventionnel. Dans un circuit, le courant (sens conventionnel) sort de la pile par la borne positive et se dirige vers sa borne négative.La relation entre le courant et la tensionLa différence de potentiel (ddp) entre les deux bornes d'une pile (ou entre les deux soudures d'un couple thermoélectrique) est la cause de la circulation de l'électricité dans un conducteur. En général, lorsque la ddp augmente, l'intensité du courant augmente aussi. Pour les conducteurs métalliques, le physicien allemand Georg Simon Ohm montra en 1827 que l'intensité du courant et la ddp sont proportionnelles : avec une pile fournissant une ddp deux fois plus grande, le courant est deux fois plus intense. De même, dans un tuyau, le débit d'eau est deux fois plus élevé si la différence de hauteur entre les deux extrémités du tuyau double.Pour une même pile, et donc une même ddp, le courant dépend aussi du conducteur qui relie les deux pôles de la pile. On appelle résistance la grandeur caractéristique d'un conducteur, telle que : U = RI, où R se mesure en ohms (Ω), U en volts (V) et I en ampères (A). Ainsi, lorsque l'intensité est faible, on dit que le conducteur est très résistant ; lorsqu'elle est forte, on dit qu'il est peu résistant. La résistance d'un conducteur dépend de sa nature (cuivre, argent…), de sa longueur et de sa section. Un fil court offre une résistance plus faible qu'un fil long, un fil fin présente un passage plus difficile aux charges, et donc une résistance plus importante, qu'un fil large. La résistance varie aussi avec la température.La loi d'Ohm n'est pas valable pour tous les conducteurs. Ainsi, l'étincelle qui se produit entre deux points d'un circuit séparés par un espace d'air et forme un « arc » extrêmement lumineux entre deux charbons ne vérifie pas la loi d'Ohm.

HYDROLOGIECourants fluviauxMesurée par le moulinet (petite hélice immergée tournant d'autant plus vite que le courant est rapide) ou par jaugeage chimique (versement d'une solution de bichromate de soude précédant des prélèvements en aval), parfois par des formules mathématiques prenant en compte la totalité de la section mouillée, la vitesse des courants fluviaux dépend de la pente superficielle, de la profondeur, de la rugosité du fond et des berges. Elle est de l'ordre de quelques dizaines de cm/s pour beaucoup de rivières et de fleuves, calmes et à débit moyen, atteint plusieurs m/s (parfois 8 à 9), lors de crues pour quelques cours d'eau (3 à 4 m pour le Rhône et le Rhin, le Danube autrichien).Courants océaniquesIls jouent un rôle fondamental dans l'environnement en transportant la chaleur et les substances chimiques et nutritives sur des distances considérables, en influençant les migrations des espèces et les déplacements des hommes, en contribuant à la sédimentation et au modelé des fonds marins. Les courants océaniques dépendent essentiellement de deux sortes de forces : – forces primaires, externes (comme la pression atmosphérique et surtout le vent) ou internes (combinant les influences de la température et de la salinité, donc de la densité) ;– forces secondaires (comme la force de Coriolis, forces de frottement interne et externe) modifiant le mouvement des courants en vitesse et en direction, pouvant provoquer une division en branches ou (au contraire) une canalisation, une déviation.La carte ci-contre montre que les courants de surface décrivent de grands circuits associant des mouvements zonaux et des mouvements méridiens.– Les courants zonaux sont bien représentés dans l'océan Austral et aux basses latitudes.– Les courants méridiens assurent des transferts thermiques contraires (suivant leur origine, polaire ou équatoriale), provoquant une très relative (et partielle) homothermie, liée aussi aux courants de fond.En dessous de quelques centaines de mètres de profondeur, l'hydrosphère océanique est en effet affectée par une circulation, plus lente, alimentée par des plongées d'eau polaires, avec une diffusion ordinairement méridienne.

NEUROLOGIELe courant d'action est généré à partir de l'ouverture de « vannes » à travers la membrane, réalisant des chenaux où sodium et potassium peuvent diffuser librement. L'ouverture de ces vannes est commandée par les courants locaux et dépend en partie du calcium présent dans le milieu externe, qui aide à l'ouverture de ces vannes. La fermeture de ces vannes est sous la dépendance du champ électrique créé par le potentiel d'action lui-même, qui commande ainsi sa cessation et le retour à l'état de repos, où des pompes consommant de l'énergie font ressortir le sodium et entrer le potassium.Courant localLa stimulation électrique externe modifie le potentiel électrique local, et à partir des régions voisines, des courants électriques sont générés passivement. Ces courants locaux contribuent à modifier le potentiel électrique des régions voisines et la dépolarisation de proche en proche de la membrane cellulaire engendrée par eux donne naissance à des courants d'action et assure ainsi la propagation du signal nerveux. Dans les fibres myélinisées, les courants locaux ne peuvent passer qu'au niveau des nœuds de Ranvier : l'influx nerveux « saute » d'un nœud de Ranvier à l'autre, et sa vitesse de propagation est plus élevée que dans les fibres non myélinisées.
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