2. animalnom masculin(latin animal, -alis, être vivant, de anim


BIOLOGIEPresque tous les animaux pluricellulaires ont les caractères suivants : CelluleLa cellule animale ne possède, contrairement à la cellule végétale, ni paroi cellulosique, ni chlorophylle, ni grains d'amidon, ni vacuoles.TissusLes uns, de type épithélial, forment une couche (ou quelques couches) de cellules séparant la partie « interne », où circule le sang, d'une partie externe ou cavitaire. Les autres, de type conjonctif (os, derme, sang), ont leurs cellules séparées par un milieu interstitiel de consistance variable. Aucun n'est formé de cellules mortes, comme chez les végétaux ligneux.FormeLa plupart des animaux sont mobiles et présentent un plan de symétrie vertical, le plan sagittal ; ils ont un avant et un arrière, une droite et une gauche, une face dorsale et une face ventrale. Seules les formes fixées (anémone de mer) ou peu mobiles (oursin) ont une symétrie axiale comme les plantes.NutritionPresque tous les animaux ont une bouche, souvent très complexe, la plupart ont un tube digestif et un anus. Les animaux capturent activement des proies organisées et, en général, les ingèrent avant de les digérer. Tous les animaux de dimensions notables ont une circulation du sang, un appareil respiratoire (aérien, aquatique ou amphibie), un appareil excréteur qui leur évite en général toute accumulation interne des déchets. (→ nutrition.)Cycle reproductifIl est à 2n chromosomes, sauf les gamètes eux-mêmes, et il n'y a jamais ni spores ni prothalle, alors que les végétaux en possèdent presque tous. (reproduction.)Information et réactionL'animal a toujours plusieurs types d'organes sensoriels, un système nerveux central, des organes d'exécution (muscles) permettant des mouvements rapides, souvent même le déplacement de l'animal entier (locomotion).Développement et croissanceLes animaux ont en général une croissance limitée, au terme de laquelle leur taille et leur aspect sont définitivement fixés. Contrairement aux végétaux, qui prennent appui sur leurs tissus morts pour développer de nouveaux organes, les animaux, eux, peuvent mourir quand un de leurs organes est détérioré.Classification du règne animalVoir illustrationLe premier critère de classification est le nombre (deux ou trois) des couches cellulaires, ou feuillets embryonnaires, qui bordent la cavité. Le deuxième critère concerne le devenir, dans un embryon à trois feuillets, de la couche intermédiaire selon qu'elle se creuse ou non. Enfin, interviennent la position, ventrale ou dorsale, du système nerveux et le devenir du blastopore, ou « bouche » primitive embryonnaire, selon qu'il forme la bouche définitive ou l'anus.Mais il faut toujours avoir à l'esprit que la classification (ou systématique) des animaux actuels varie selon les spécialistes et qu'elle doit tenir compte des fossiles, qui relèvent de la paléontologie : en effet, des groupes zoologiques parfois fort importants ne sont connus qu'à l'état fossile : par exemple, les nummulites parmi les protozoaires rhizopodes, les trilobites parmi les arthropodes, les ammonites parmi les mollusques, les dinosaures parmi les reptiles, etc. (classification, phylogénie, cladistique.)Le nombre d'espèces animalesIl est très difficile d'évaluer le nombre des espèces animales vivant actuellement sur la Terre. D'abord, parce que certains spécialistes considèrent comme des espèces ce que d'autres assimilent à de simples sous-espèces. Ensuite, parce que tous les jours des espèces inconnues sont découvertes, puis décrites scientifiquement : il s'agit, dans leur très grande majorité, d'insectes ou d'autres invertébrés (marins pour la plupart), donc généralement d'animaux de petite taille.Cependant, des poissons, des reptiles, des oiseaux, des mammifères (parfois de la taille d'une gazelle ou d'un pécari) sont encore découverts de nos jours. Certes, cela consiste souvent à distinguer des espèces très voisines, ayant été auparavant confondues, mais aussi à décrire des espèces vraiment nouvelles d'un point de vue scientifique. Elles nécessitent même parfois la création d'un genre, d'une famille, voire d'une classe nouvelle.Si l'on s'en tient aux vertébrés terrestres (c'est-à-dire en excluant les poissons), le nombre d'espèces décrites était d'environ 800 au temps de Linné (1758), de 1 400 à l'époque de Cuvier (1817), de 21 500 à la fin du XIXe s., et de presque 30 000 aujourd'hui (soit près de 6 200 amphibiens, plus de 8 200 reptiles, quelque 9 900 oiseaux et plus de 5 400 mammifères). Pour leur part, les poissons comptent plus de 30 000 espèces connus. Les cnidaires sont évalués à quelque 10 000 espèces, les mollusques à 80 000 et les arthropodes à environ 1 million d'espèces, soit 80 % du règne animal, dont on connaît actuellement environ 1,3 millions d'espèces. Les insectes, à eux seuls, sont riches de 950 000 espèces, dont plus de 400 000 coléoptères.Selon les évaluations de la zoologiste Terry Erwin, notamment en Amazonie, il existerait plus de 50 millions d'espèces animales sur la Terre, dont 30 millions d'insectes. Il faut dire qu'en Amazonie, un seul arbre peut héberger jusqu'à 1 200 espèces d'insectes ! Toutefois ces chiffres sont à considérer avec précaution, car ils correspondent à une extrapolation faite à partir du comptage des individus récupérés après épandage d'insecticides.Il n'en reste pas moins que la classification des animaux est en constante évolution, surtout chez les insectes : des collections énormes d'individus ont été récoltées, mais ils n'ont pas encore pu être identifiés à cause du nombre trop réduit de zoologistes. (→ biodiversité.)

DROITLes droits de l'animalLe mouvement de protection des animaux domestiques est, au départ, assez différent dans son esprit de celui des espèces sauvages. Dans le cas des premiers, en effet, il ne s'agit pas de préserver une espèce en tant que telle. Par le fait même qu'elle est domestique, une espèce ne peut être menacée de disparition, bien que de nombreuses races domestiques le soient aujourd'hui, parce que leur élevage a été délaissé. La proximité entre l'homme et les animaux domestiques a fait que les premières sociétés de protection animale se sont d'abord fondées pour défendre les chiens, les chats et les chevaux, ces derniers étant à l'époque nombreux dans les villes. Par la suite, ce sont toutes les espèces domestiques qui ont bénéficié des lois.Alors que la protection de la nature s'intéresse surtout aux espèces, la protection des animaux concerne essentiellement l'animal en tant qu'individu. Elle combat aussi bien les mauvais traitements et les actes de cruauté émanant d'une seule personne que ceux relevant de loisirs, de traditions ou de pratiques comme l'expérimentation animale et l'élevage en batterie.En 1978, dans les bureaux de l'Unesco à Paris, était proclamée une Déclaration universelle des droits de l'animal. Remaniée en 1989, elle est largement inspirée de la Déclaration des droits de l'homme de 1789. Ainsi, l'article premier stipule : « Tous les animaux ont des droits égaux à l'existence dans le cadre des équilibres écologiques. Cette égalité n'occulte pas la diversité des espèces et des individus. » L'article deux souligne la responsabilité de l'homme à l'égard des autres espèces animales. La déclaration condamne les mauvais traitements et, si elle n'interdit pas formellement la mise à mort des animaux, notamment ceux d'élevage destinés à l'alimentation, elle recommande de leur donner une mort sans douleur. Article III : « 1. Aucun animal ne sera soumis ni à des mauvais traitements ni à des actes cruels. 2. Si la mise à mort d'un animal est nécessaire, elle doit être instantanée, indolore et non génératrice d'angoisse. » Une Ligue internationale des droits de l'animal tente de faire passer dans les faits les 14 articles de cette constitution. Elle est relayée dans de nombreux pays par des ligues nationales. En France, la Ligue française des droits de l'animal agit parallèlement aux associations plus anciennes (Société protectrice des animaux, Assistance aux animaux) et à d'autres, plus spécialisées.Les animaux victimesParmi les actes individuels dont sont victimes les animaux domestiques, le problème de l'abandon des chiens et des chats lors des départs en vacances est l'un de ceux qui ont le plus mobilisé les défenseurs des animaux. D'une façon générale, la vogue des animaux de compagnie se retourne souvent contre ceux-ci, qui sont victimes de trafics, de vols ou d'euthanasie dans les fourrières. Stérilisation et tatouage sont de plus en plus vivement conseillés pour lutter contre ces pratiques et diminuer les risques de vol ou d'abandon. Les chiens de chasse sont, dans certaines régions, particulièrement convoités et revendus ailleurs à des chasseurs peu scrupuleux.Nombre de jeux, sports ou traditions cruels sont la cible des défenseurs des animaux. Parmi ceux qui concernent les espèces domestiques, citons le tir aux pigeons vivants (aujourd'hui interdit en France après une longue lutte), les combats de coqs ou de chiens et les courses de taureaux. Les corridas sont particulièrement réglementées et ne peuvent avoir lieu que dans les régions où elles appartiennent à des traditions ancestrales. Ces dernières sont critiquées par les partisans de la protection des animaux, même si elles ne comportent pas de mise à mort. De telles pratiques sont d'ailleurs condamnées par l'article 10 de la Déclaration des droits de l'animal.L'expérimentation animaleBien qu'elle ait été pratiquée depuis l'Antiquité, l'expérimentation animale a seulement pris de l'importance au XIXe siècle. D'abord limitée aux domaines scientifique et médical, elle s'est étendue, au XXe siècle, à beaucoup d'autres secteurs. Ainsi, l'efficacité ou la toxicité de nombreux produits (cosmétiques, teintures, pesticides, peintures, armes) sont testés sur les animaux.On avance le chiffre de plusieurs centaines de millions d'animaux sacrifiés annuellement dans le monde, la plupart étant utilisés à des fins commerciales (pour tester des produits autres que des médicaments). Le terme d'« expérimentation animale » est aujourd'hui préféré à celui de « vivisection » (dissection ou opération réalisée sur un animal vivant non anesthésié dans un but expérimental) : l'emploi de ce dernier, à forte portée émotionnelle, n'est plus justifié car les opérations (du moins celles concernant les vertébrés) sont aujourd'hui réalisées sous anesthésie.La liste des expérimentations effectuées est très importante et recouvre pratiquement tous les domaines de la biologie, de la médecine et des sciences du comportement. Pourtant, durant longtemps, la plupart des associations de protection animale restèrent assez modérées en face de ce problème, considéré comme un mal nécessaire.Si la contestation des expérimentations commerciales est moralement assez facile, elle est peut-être plus délicate sur un plan économique, sauf à retirer du marché un grand nombre de produits (dentifrices, crèmes, etc.), ou à faire de l'homme lui-même un consommateur cobaye.La contestation des expériences à but scientifique et médical (recherche sur le cancer, l'épilepsie, le sida, etc.) se heurte à des difficultés bien plus grandes. Certes, l'extrapolation de certains résultats (ceux des tests de toxicité, par exemple) de l'animal à l'homme est loin d'être toujours valable. Mais les solutions proposées ne permettent nullement de répondre à toutes les questions posées, quand elles ne sont pas totalement inadaptées. Peu à peu, cependant, les méthodes de substitution à l'expérimentation animale gagnent du terrain, qu'il s'agisse des cultures de cellules, des simulations par ordinateurs, des modèles mathématiques et de bien d'autres techniques. Beaucoup de chercheurs eux-mêmes sont désormais les premiers à les promouvoir et à les utiliser.Les animaux d'élevageAutre domaine ayant pris une très grande importance au XXe siècle, l'élevage en batterie, ou élevage industriel, est également devenu une préoccupation majeure des défenseurs des animaux. Apparu vers 1950, il était un résultat de l'essor démographique et des besoins alimentaires des pays occidentaux et aussi de la réduction de l'espace disponible pour l'élevage traditionnel.Dans certains de ces élevages, les veaux sont enfermés dans des boxes où ils ne peuvent pas bouger. Au bout de trois mois d'une telle détention, le veau est complètement déformé, et il doit être traîné à l'abattoir. Quant aux poules, elles sont entassées au sol ou sur des treillis métalliques à raison de 20 ou 25 au mètre carré. Les pondeuses sont enfermées, sur plusieurs étages, par 4 ou 5 par cage de 40 x 40 cm. Le plancher de ces cages descend vers une gouttière dans laquelle roulent les œufs.Ces élevages sont un champ d'expériences pour de multiples techniques nouvelles, qui, toutes, rabaissent l'animal au rang d'objet. Ainsi, des porcelets, délivrés par césarienne, sont enfermés dans des bulles de plastique qui les isoleront du monde pendant un mois. Ce sont des animaux IOPS, c'est-à-dire « indemnes d'organismes pathogènes spécifiques ».Depuis quelques années, sous la pression des consommateurs, mais aussi pour créer de nouveaux débouchés commerciaux, un élevage traditionnel amorce un retour timide. Les conditions d'abattage ont, de même, été réglementées, la mise à mort en pleine conscience étant interdite (ce qui ne veut pas dire que la loi soit toujours respectée). De même le gavage des oies pour obtenir le foie gras a fait l'objet de vigoureuses campagnes de contestation.

ICONOGRAPHIEDès l'Antiquité, des animaux réels ou fabuleux ont été choisis pour symboliser les vertus, pour servir d'attributs aux héros et aux dieux, qu'ils incarnent parfois. En Égypte, le dieu Rê était incarné par une panthère et d'autres animaux. Les Assyriens voyaient dans le lion et le taureau les symboles du bien et du mal. Le griffon était protecteur du souverain dans tout l'Orient méditerranéen.Le panthéon gréco-romain donne aux dieux des attributs : l'aigle à Jupiter, le paon à Junon, la chouette à Minerve, la biche à Diane, etc.L'art chrétien primitif (exemple : catacombe de Calixte à Rome) se sert, pour représenter le Christ, des images de l'agneau, de la colombe, du cerf, du paon et du poisson. Ce symbolisme animal a son origine dans la Bible. De l'Apocalypse viennent les attributs des évangélistes.Dans la faune scolastique du Moyen Âge, les monstres, licorne, sphinx, griffon, centaure, sirène, etc., peuvent être mêlés aux animaux réels. Ceux-ci peuvent représenter un moment particulier de la vie du Christ (l'aigle pour l'Ascension, le pélican pour la Crucifixion). Il existait aussi un bestiaire de Satan, qu'on trouve représenté par un bouc, une chauve-souris, un basilic… Mais le symbolisme animal est ambivalent : ainsi le lion peut représenter soit le Christ, soit l'Antéchrist. La source de ce bestiaire scolastique est le Physiologos, compilation grecque du IIe s. traduite en latin au Ve s. : c'est une sorte de Légende dorée des bêtes.
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