1. commerce

nom masculin
(latin commercium, de merx, mercis, marchandise)

Cet article fait partie du DOSSIER consacré à la consommation et du DOSSIER consacré à la mondialisation.

Activité consistant à acheter, vendre ou échanger des biens ou des services ; métier de celui qui achète des marchandises pour les revendre : Pratiquer le commerce de gros, de détail. Marine, navire, port de commerce.
Secteur de la vente, de la distribution des produits finis : Le monde du commerce. Le petit commerce.
Établissement commercial ; fonds de commerce : Ouvrir un commerce de matériel de bureau.
Vieux. Entreprise suspecte, trafic honteux : Il n'aime pas qu'on se mêle de son petit commerce.
Être dans le commerce, exercer la profession de commerçant.
Familier. Faire commerce de ses charmes, se prostituer.
Hors commerce, qui n'est pas ou n'est plus distribué par les circuits habituels de distribution.Droit Acte de commerce, acte juridique soumis aux règles du droit commercial, en raison de sa nature, de sa forme ou de la qualité de commerçant de son auteur. Code de commerce, ensemble des dispositions législatives et réglementaires qui régissent le droit commercial, terrestre et maritime, codifiées en 1807. Livre de commerce, registre que tiennent les commerçants. Registre du commerce et des sociétés, registre tenu au greffe des tribunaux de commerce auquel sont tenus de s'inscrire les commerçants, les sociétés commerciales et civiles et les groupements d'intérêt économique, et qui rend publics les éléments juridiques de leur situation. (Un numéro d'immatriculation leur est délivré.)Économie Commerce associé, ensemble des détaillants et des grossistes qui, tout en demeurant indépendants, sont groupés au sein de chaînes volontaires, ou de groupements d'achats. Commerce concentré, ensemble de commerçants associés ou intégrés. Commerce électronique, mode de distribution de produits et de services par l'intermédiaire du site Web des entreprises. (On dit aussi commerce en ligne, vente en ligne.) Commerce équitable, type d'échanges internationaux fondés sur une solidarité Nord-Sud, les consommateurs du Nord acceptant d'acheter des marchandises à des prix permettant aux producteurs du Sud d'améliorer leurs conditions de vie et de travail, dans une perspective de développement durable. Commerce intégré, forme de distribution dans laquelle les différents points de vente sont soumis à une direction unique. (C'est le cas, notamment, des magasins à succursales multiples, des grands magasins et des magasins populaires.)Jeux Jeu de cartes reposant sur la mise aux enchères d'une carte inconnue des participants.

Le commerce se définit comme l'activité de vente et d'achat et, plus généralement, d'échange de marchandises, de valeurs ou de services. Cette activité d'échange peut se comprendre à deux niveaux : la nation et le monde, c'est-à-dire le commerce national et le commerce international. Sur un plan national, son étude renvoie directement à celle des réseaux de vente et de distribution mettant en relation les individus et les producteurs au travers de l'échange de marchandises. Sur un plan international, le commerce est révélateur aussi bien des relations entre les nations que de la mondialisation de l'économie et de la perte de contrôle croissante des États. Dans l'un ou l'autre cas, il obéit à des règles et à des lois économiques différentes.
Le commerce intérieurLe commerce est un secteur clé de l'économie puisqu'il rassemble l'ensemble des activités qui nous permettent d'accéder à la consommation. Si le commerce n'est pas suffisamment développé, l'offre de marchandises ou de services ne se règle pas sur la demande mais sur les capacités d'écoulement de marchandises. En ce sens, le commerce est le secteur qui permet la bonne adéquation de l'offre et de la demande, c'est-à-dire l'absence de sur – ou de sous-production. L'efficacité du secteur commerce repose essentiellement sur celle des réseaux de distribution qui assurent le lien entre producteurs et consommateurs.Commerce, distribution et producteursLe commerce couvre le secteur de la distribution et se décompose en deux ensembles : les canaux de distribution, itinéraires parcourus par les biens pour aller du producteur au consommateur ; le commerce de détail, interface des canaux avec les consommateurs.La distribution constitue traditionnellement l'un des grands moyens dont disposent les entreprises pour agir sur le marché. Or la concentration des enseignes d'hypermarchés et de centrales d'achats a contribué à un renversement des rapports de pouvoir entre les partenaires de la distribution et abouti à une véritable domination des distributeurs sur les producteurs. Si l'on ajoute que les producteurs sont confrontés à des distributeurs dont le chiffre d'affaires est deux ou trois fois supérieur au leur, on comprend le renversement des rapports de force dans la distribution. Aujourd'hui, le problème majeur du producteur n'est pas de manœuvrer, à sa guise et au gré de sa politique de marketing, les réseaux de distribution, mais de voir ses produits référencés dans les grandes surfaces. Une relative souplesse est cependant donnée aux producteurs par l'apparition de nouvelles formes de distribution dans un univers qui connaît de fortes mutations et qui est particulièrement sensible aux retournements de conjoncture.Les mutations du commerceLa distribution se caractérise par d'incessants bouleversements où se conjuguent les dimensions géographiques, économiques, technologiques. Les mutations à caractère géographique se perçoivent aussi bien dans l'internationalisation des grandes entreprises de distribution que dans l'essor des implantations commerciales à la périphérie des villes. Les mutations à caractère économique concernent surtout les mouvements de concentration des entreprises de distribution ainsi que le regroupement des achats par un nombre très limité de grandes centrales. Par ailleurs, l'abaissement des coûts par l'amélioration de la gestion des stocks et des linéaires, et par la diffusion du libre-service, a considérablement fait évoluer la distribution moderne. Plusieurs innovations technologiques ont contribué à modifier les méthodes et les réseaux : le téléachat, la lecture optique aux sorties de caisses, le commerce électronique.Les fonctions du commerceL'analyse des fonctions de la distribution met en lumière les raisons de l'existence des intermédiaires : elle permet de discerner la réduction des coûts ou, plus largement, l'apport de la distribution au déroulement et à la performance des échanges et la création d'utilités pour le consommateur.Commerce et économie de coûtL'hypothèse de base de l'analyse des fonctions économiques de la distribution est que le producteur va déléguer ces fonctions à des intermédiaires spécialisés, ayant évalué les coûts qu'il devrait supporter pour les assurer lui-même. Ces fonctions, pour lesquelles on recherche des économies d'échelle, sont au nombre de quatre ; chacune correspond à la nécessité de combler les séparations (spatiale, temporelle, d'information, de propriété) entre les parties.– LA FONCTION DE TRANSPORT DU COMMERCELe transport des biens du lieu de production au lieu de commercialisation permet à l'entreprise de production d'atteindre des marchés éloignés.– LA FONCTION DE STOCKAGE DU COMMERCEEssentielle pour réaliser l'adéquation de l'offre et de la demande, la fonction de stockage a pour corollaire une autre dimension temporelle : le financement des stocks.– LA FONCTION DE TRANSACTION DU COMMERCELe transfert de propriété est l'une des conditions de l'échange. Le canal de distribution assure ce transfert par le biais de propriétaires successifs, qui portent la charge des risques (risques spéculatifs, de conservation des biens).Le commerce créateur d'utilitésL'examen des fonctions accomplies par la distribution passe par la prise en compte des avantages du canal de distribution pour le consommateur, que restitue le concept de création d'utilités.– LES UTILITÉS SPATIALES DU COMMERCELa distribution doit rendre les produits ou les services disponibles à l'endroit où les consommateurs les attendent. Le commerce de détail, les formules de vente par correspondance, de vente à distance (téléphone, commerce électronique) résolvent ce problème spatial en épargnant au consommateur le déplacement sur le lieu de la production.– LES UTILITÉS TEMPORELLES DU COMMERCELa distribution doit rendre les produits disponibles au moment où les consommateurs veulent les acquérir. Peu d'entreprises pratiquent la fabrication à la demande. La plupart, au contraire, produisent sur la base d'une demande estimée. Le décalage entre le moment de la fabrication et celui de la consommation crée des difficultés qu'illustrent les activités saisonnières (jouets, vêtements) et que la distribution contribue largement à résoudre.– LES UTILITÉS PERCEPTUELLES DU COMMERCELa distribution doit parfaire l'information des consommateurs sur les caractéristiques des produits. L'abondance de produits et de marques engendre chez les consommateurs des difficultés de choix. Dans la recherche d'informations qui accompagne le processus d'achat, la distribution joue un rôle de moins en moins neutre. Certains organismes, par leurs interventions dans ce domaine (par exemple, les dossiers comparatifs de la FNAC), ont une action décisive dans la décision d'achat de produits à technologie complexe.Commerce et canaux de distributionLe choix du canal de distribution et du rôle que vont jouer ses différents acteurs revient au producteur. Celui-ci doit déterminer le degré d'intensité de couverture du marché qu'il souhaite pour ses produits : distribution exclusive (droits exclusifs accordés à des grossistes ou à des détaillants) ; distribution sélective (sélection d'un nombre limité de détaillants) ; distribution intensive (couverture à saturation des marchés, comme dans le secteur des cigarettes ou des boissons non alcoolisées).Le choix du canal de distributionLes facteurs qui déterminent le choix du canal par le producteur se regroupent en quatre rubriques : la personnalité du consommateur, les caractéristiques du produit, les caractéristiques du producteur, l'environnement. L'ensemble de ces paramètres intervient dans la détermination du choix des canaux de distribution.– LA PERSONNALITÉ DU CONSOMMATEURDe nombreux critères permettent de déterminer le profil du consommateur : il peut être, par exemple, un industriel, qui préfère traiter directement avec le producteur, un consommateur habitué au commerce de détail, ou encore des consommateurs dispersés, ou rassemblés, dans des zones aisément accessibles.– LES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT COMMERCIALISÉTrois assertions, communes en distribution, ont le mérite de résumer des tendances générales et d'être facilement mémorisables : les produits périssables nécessitent des circuits courts ; les produits complexes – requérant des services d'entretien spécialisés – empruntent également des circuits plutôt courts ; inversement, les produits standardisés empruntent des circuits longs ; les produits à faible valeur unitaire se rencontrent souvent sur les circuits longs.– LES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUCTEURLes caractéristiques du producteur On y distingue la capacité financière ou de management de la firme à animer une force de vente, à posséder des entrepôts, à fabriquer une large gamme de produits.– ENVIRONNEMENT ET COMMERCEL'incapacité de l'appareil de distribution existant à animer des ventes conformément aux vœux d'une firme détermine celle-ci à développer sa propre force de vente ; un environnement très concurrentiel peut inciter une firme à utiliser des modes de distribution originaux.Les différents canaux de distribution du commerceLa diversité des formes des canaux de distribution rend impossible leur classement en fonction d'un seul critère. Il existe donc plusieurs types de classements possibles.– CLASSEMENT EN FONCTION DU NOMBRE D'INTERMÉDIAIRESLa caractéristique première d'un canal (ou circuit, ou réseau : ces termes sont souvent employés indifféremment pour qualifier l'intermédiation entre la production et la consommation) tient au nombre d'intermédiaires qui jalonnent le trajet du producteur au consommateur. Mais un canal peut aussi être défini à partir d'autres critères, notamment sa forme d'organisation. Pour opérer un classement des canaux en fonction du nombre d'intermédiaires, on distingue traditionnellement les canaux directs, les canaux courts et les canaux longs.Le canal direct du commerce est défini par l'absence d'intermédiaires entre le producteur et le consommateur : vente par correspondance, vente en ligne, publipostage, vente à domicile, vente d'usine, distributeurs automatiques.Le canal court est caractérisé par la présence d'un seul intermédiaire entre le producteur et le consommateur : détaillants indépendants, sociétés à succursales multiples, grands magasins, grandes surfaces.Le canal long se distingue par la présence d'au moins deux niveaux d'intermédiation. Le canal long peut, selon la nature des produits échangés et la stratégie de distribution des firmes, comprendre les intermédiaires de la distribution, parmi lesquels on trouve les grossistes, mais aussi les courtiers, les agents commerciaux indépendants et les commissionnaires.– CLASSEMENT EN FONCTION DU MODE D'ORGANISATIONLes canaux de distribution sont volontiers classés, depuis les années 1970, en fonction de leur mode d'organisation. Ce dernier rend bien compte en effet de l'évolution des appareils de distribution. On distingue les canaux non organisés (qualifiés également de « traditionnels ») et les systèmes de marketing verticaux.Les canaux commerciaux traditionnels se caractérisent par l'absence de toute forme d'organisation. Les relations entre les institutions qui jalonnent les canaux ne sont pas coordonnées (par exemple, le marché français du vêtement avec le quartier du Sentier). La parcellisation des centres de décision entraîne souvent des conflits, des gaspillages, et réduit les possibilités de programmation d'activités à moyen et long terme.Un système de marketing vertical (Vertical Marketing System, VMS) est défini comme un réseau à gestion centralisée, programmé pour obtenir un impact maximal en réalisant des économies d'échelle. Les recherches de coordination et d'économies se remarquent dans les deux principaux VMS que sont les canaux intégrés et les canaux contractuels.Les canaux commerciaux intégrés apparaissent lorsqu'une seule institution devient propriétaire à tous les stades du canal de distribution. On assiste à des intégrations en aval (en développant des réseaux de magasins de détail) mais aussi à des intrégrations en amont (c'est le cas par exemple d'une enseigne qui commercialise ses produits sous sa marque de distributeur).Les canaux commerciaux contractuels peuvent prendre la forme de coopératives de détaillants ou de franchises. La coopérative de détaillants est une fédération de commerçants qui possèdent ensemble une structure qui centralise les achats et assure la promotion de l'enseigne commune. La franchise est un contrat par lequel un commerçant (le franchisé) acquiert l'autorisation d'exploiter, moyennant redevance et obligations, le savoir-faire d'une organisation (le franchiseur). La popularité de cette forme d'organisation de la distribution, qui a pour caractéristique essentielle le transfert d'un savoir-faire, est telle que l'on rencontre des contrats de franchise dans le domaine de la production (franchise industrielle), aussi bien que dans celui de la distribution (franchise de distribution) – cette franchise peut être soit le fait de fabricants (le domaine du textile, particulièrement propice au développement de la franchise, fournit de nombreux exemples, soit le fait de centrales d'achat ; il existe également une franchise de services dans de multiples secteurs (en particulier la restauration).Commerce et zones de chalandiseEnquêtes préalables à la localisation commercialeDéterminer le meilleur emplacement pour un lieu de vente reste un choix que les méthodes d'aide à la décision n'éclairent qu'imparfaitement. Il existe certes des précautions élémentaires que le bon sens suggère et qui se prennent grâce à des enquêtes préalables. La méthode de la liste de contrôle (checklist method) reste le principal instrument d'évaluation d'un projet de site commercial. La liste des critères d'évaluation rassemble habituellement les données sur la population du lieu envisagé, l'implantation de la concurrence, l'organisation des trafics pédestre et automobile, les possibilités d'accès et de stationnement, l'environnement, les conditions d'installation.Modèles de délimitation des aires de marchéMais la base essentielle des choix réside dans les modèles traditionnels de délimitation des aires de marché. La modélisation de l'attraction des centres commerciaux s'opère à partir de la délimitation de l'aire de marché définie comme la zone où sont regroupés les consommateurs pour qui un centre constitue la source naturelle d'approvisionnement (la plus proche et la plus accessible). La modélisation a été effectuée en privilégiant les distances à parcourir, par exemple dans la loi de Reilly, mais également en incluant les fonctions d'utilité comprenant des facteurs de localisation ainsi que les préférences des consommateurs, notamment dans les modèles de Huff ou de Nakanishi et Cooper.Commerce et offre de baseL'aménagement de cette offre suppose des prises de décisions dans les domaines concernant l'assortiment, l'organisation des achats et la gestion des stocks.L'assortimentEnsemble des références présentées par le commerçant, l'assortiment constitue la clef de voûte du magasin, auquel il confère sa caractéristique essentielle. Le gestionnaire d'une institution de la distribution doit prendre, en matière d'assortiment, des décisions qui correspondent à trois grandes questions.1. Quelle taille donner à l'assortiment pour atteindre le chiffre d'affaires souhaité et ses objectifs de rentabilité, d'une part, pour satisfaire et fidéliser sa clientèle, d'autre part ? La réflexion sur le nombre de références s'accompagne d'une étude des prix moyens pratiqués, des prix « haut de gamme » et de la répartition du nombre d'articles par classes de prix.2. Quelle place faire aux marques dans cet assortiment ? La réponse à cette question repose sur la connaissance des fonctions des marques, ainsi que sur l'appréciation de la sensibilité et de la fidélité des clients aux marques.On reconnaît aux marques six fonctions principales : praticité, garantie, personnalisation, fonction ludique, spécificité, fonction distinctive. Ces fonctions développeront chez le consommateur sa sensibilité aux marques (le choix) et sa fidélité (la persistance du choix).3. Comment contrôler la bonne adéquation de son assortiment ? Un tel contrôle appelle des analyses simples, comme celles des ventes manquées (pour cause d'insuffisance de l'assortiment ou de rupture de stock). On étudie également la répartition du chiffre d'affaires par marques, par classes de prix, ainsi que par nombre de références.L'organisation des achatsLe choix des budgets, des produits et des conditions financières de leur acquisition par le commerçant implique une véritable politique d'achat. L'option stratégique majeure porte sur le degré de décentralisation des achats. L'entreprise doit-elle avoir recours à une centrale d'achat qui lui garantira, grâce à l'importance des volumes achetés, de meilleures conditions financières et une plus grande rationalité de l'exercice de la fonction d'achat (compétence des acheteurs, préparation de la facturation…) ? Doit-elle, au contraire, conserver la maîtrise de ses achats pour les adapter parfaitement aux besoins de sa clientèle ?La gestion des stocksDeux impératifs antagonistes caractérisent la gestion des stocks : la nécessité d'éviter la rupture, qui a des conséquences commerciales graves (perte de clientèle) ; la volonté de ne pas engendrer, par un stock trop important, de lourdes charges financières (coût de financement, d'assurance, de conservation et risques de fluctuation des cours).L'allégement des charges financières par une gestion rigoureuse des stocks implique quatre types fondamentaux de décisions : la recherche d'une rotation optimale des stocks ; l'élimination des articles qui ne participent que très faiblement au chiffre d'affaires de l'entreprise ; la modélisation de la gestion des stocks réalisée ; l'attention fine portée aux décisions de la logistique qui régissent le transport et le stockage des marchandises.La promotion commerciale de l'offre de baseLe distributeur dispose, pour conduire sa politique commerciale, des moyens traditionnels d'action sur le marché, que l'on regroupe sous l'expression de marketing-mix ; il intervient par une politique de prix et une politique de communication. Mais il utilise également des moyens plus spécifiques du monde de la distribution : l'aménagement de services connexes et le marchandisage (merchandising).– LES SERVICES CONNEXES DE LA DISTRIBUTIONLa politique de produit définie, l'entreprise de distribution doit la compléter par une politique de services : accueil (horaires d'ouverture, parking) ; information (extérieure par l'aménagement des vitrines, intérieure par l'orientation dans le magasin ou les conditions d'achat garanties) ; services après-vente (possibilités de reprise de certains produits, réparation des articles défectueux ou accidentés).– LE MARCHANDISAGELe succès de la vente en libre-service a provoqué le développement d'un ensemble de techniques visant à présenter le produit aux acheteurs dans les meilleures conditions matérielles et psychologiques. L'absence de vendeur ne peut en effet que stimuler la réflexion du distributeur sur l'optimisation de la circulation à l'intérieur du magasin, l'implantation des linéaires ainsi que la disposition des produits référencés sur les gondoles.Les institutions du commerce en FranceLes différentes institutions de la distribution sont illustrées ici par des références à l'appareil commercial français. Malgré leur diversité, les réseaux commerciaux des pays développés présentent toutefois des structures comparables.Le commerce de détailUne théorie dite de « la roue du commerce de détail » entend rendre compte des changements de la distribution. Elle explique en effet que les nouveaux détaillants s'imposent sur un marché en pratiquant de bas prix, grâce à une réduction ou à une suppression des services. Une fois établis, ces commerçants ajoutent progressivement des services et voient ainsi leurs coûts et leurs prix augmenter. Ils deviennent ainsi vulnérables, face à des concurrents prêts à entrer sur le marché avec de bas prix et des services restreints. Cette théorie rend bien compte des grands développements du commerce de détail – premiers grands magasins, magasins succursalistes, supermarchés, discounters (magasins qui « cassent les prix »). Elle appelle cependant des nuances, car plusieurs formes de vente au détail ne se sont pas développées grâce à la politique des prix les plus bas (distributeurs automatiques, centres commerciaux).– LA SUPÉRETTEMagasin à prédominance alimentaire, il est exploité en libre-service, sur une surface de 120 à moins de 400 m2 (c'est le cas, entre autres, des enseignes Petit Casino, Shopi, Franprix, Monop'…).– LE SUPERMARCHÉMagasin à prédominance alimentaire, il est exploité en libre-service sur une surface de 400 à 2 500 m2 (Leclerc, Franprix, Intermarché, Bravo, Rallye, Match, Super-U, Lidl, Leader Price…).– L'HYPERMARCHÉC'est un magasin à prédominance alimentaire exploité en libre-service, sur une surface supérieure à 2 500 m2 (Leclerc, Auchan, Carrefour, Casino, Continent…).– LE GRAND MAGASINC'est un magasin à prédominance non alimentaire, qui présente un très large assortiment général (Galeries Lafayette, Bon Marché, BHV, Printemps).– LE MAGASIN SPÉCIALISÉ À GRANDE SURFACEMagasin à prédominance non alimentaire, exploité en libre-service, il offre un assortiment étroit mais très profond (Darty, Conforama, FNAC, Ikea…).– LE MAGASIN POPULAIREMagasin à assortiment général étendu, il dispose également d'un important rayon alimentaire (Monoprix).Le commerce de grosSi le commerce de détail est mieux connu du consommateur que le commerce de gros, ce dernier n'en accomplit pas moins des fonctions indispensables à la mise des produits à la disposition de l'acheteur final. Ces fonctions impliquent la présence d'intermédiaires, rémunérés par une marge, et dont le degré d'indépendance varie considérablement selon les caractéristiques des canaux de distribution.Une partie des fonctions qui incombaient à l'appareil de distribution se retrouve tout naturellement assurée par les grossistes. Les services financiers, commerciaux et logistiques relèvent plus précisément de leur domaine.La réduction des coûts est obtenue par la diminution du nombre de transactions entre producteurs et acheteurs.Les grossistes interviennent dans le financement de transactions en accordant des crédits aux détaillants et parfois même aux producteurs, ainsi que d'autres services financiers, comme la reprise des invendus.Les intermédiaires du commerce de gros constituent des sources d'information. Ils aident leurs fournisseurs dans la détermination de leur assortiment, dans la recherche et le maintien du commerce de détail capable de présenter les produits aux consommateurs. Ils interviennent également pour fractionner à la mesure des capacités du détaillant les quantités achetées au producteur.Les grossistes assurent le transport et le stockage des marchandises ; ils sont aussi de plus en plus sollicités pour disposer les produits sur les linéaires des grandes surfaces.Le commerce mondialParce qu'il ne s'inscrit pas dans la même problématique, le commerce international ne s'analyse pas de la même façon que le commerce intérieur. En effet, le développement des échanges internationaux est le fruit de la mondialisation de l'économie et de l'interdépendance croissante des nations. La mondialisation est à la fois imprimée par les économies et par les États qui ne peuvent plus concevoir la croissance économique sans le développement des marchés. L'intégration progressive des différentes économies et le développement du commerce international se sont fortement accentués à la suite du premier choc pétrolier. En effet, l'augmentation du prix du pétrole a généré des déficits de la balance commerciale qui ont incité les États importateurs de pétrole à développer leurs performances à l'exportation.Commerce international et libéralisation des échangesDepuis la création du GATT en 1947, la libéralisation des échanges se poursuit à travers les négociations internationales : celles du Dillon Round (1961-1962), du Kennedy Round (1962-1968) et du Tokyo Round (1973-1980) ont permis d'avancer substantiellement dans la voie du « désarmement » tarifaire (réductions des droits de douane). L'Uruguay Round (1986-1994) a débouché sur la création de l'Organisation mondiale du commerce (O.M.C.) en 1994. Cependant, des taux de protection effectifs ne cessent de contrer cette action dans les pays occidentaux, depuis le milieu des années 1970 notamment, par l'essor des formes néoprotectionnistes non tarifaires.Commerce international et néoprotectionnismeCe phénomène est imputable à la persistante récession mondiale, tandis que, dans la période antérieure, une forte croissance lançait le commerce indépendamment des tarifs douaniers. Les nouvelles formes de protection indirecte concernent non seulement les secteurs de pointe ou stratégiques, mais également des secteurs traditionnels menacés. Au cours des années 1970 et 1980, le taux des importations soumises aux mesures tarifaires s'est accru de 20 % aux États-Unis, de 40 % au Japon et de 60 % dans la CEE (selon des estimations de la Banque mondiale). En 1990, dans les pays de l'OCDE, 21 % des importations venant des pays du tiers monde étaient soumises à des protections non tarifaires ; 27 % des importations de même origine l'étaient dans la CEE. Tant les États-Unis que le Japon et la CEE, alors même qu'ils sont en train de négocier multilatéralement l'ordre commercial mondial dans le cadre du GATT (Uruguay Round), ne cessent de renforcer leurs moyens de gestion directe unilatérale, bilatérale et régionale, alourdissant ainsi leurs contentieux. Une étude de la Commission de l'Union européenne réalisée en 1992 faisait apparaître que les subsides internes directs augmentaient au cours des années 1980 dans les grands pays industriels, surtout par rapport à la valeur de la production. Or la négociation de l'Uruguay Round portait précisément sur l'alignement des protections non tarifaires : on comprend les difficultés qu'il y eut à conclure en 1993 un accord dans cette négociation, engagée dès 1986.Commerce international et bilatéralismeLa première menace pour un ordre commercial multilatéral est donc le néoprotectionnisme (protectionnisme). Mais cet ordre multilatéral se trouve également menacé par le bilatéralisme. Il se traduit par des réglementations bilatérales, accordant des préférences ou imposant des sanctions à des nations particulières. Parfois, les préférences sont associées aux sanctions : c'est le cas des accords bilatéraux d'autolimitation, en vertu desquels les exportateurs acceptent de limiter volontairement leurs activités vers les pays industriels, en échange de quoi ils obtiennent des garanties pour la poursuite de leurs flux commerciaux. Le système du GATT lui-même, au lieu de constituer un véritable cadre, a suscité des négociations bilatérales. Les différends commerciaux de notre époque ne sont réglés ni par le laisser-faire ni par la « main invisible » des marchés, mais par des accords interétatiques, en vertu de pressions politiques et suivant une forte diversité de critères, ce qui ne peut que renforcer les entorses au principe du multilatéralisme.Commerce international et régionalismeAprès le bilatéralisme et le néoprotectionnisme, l'essor des unions économiques régionales constitue un nouvel élément dans la problématique de la construction d'un nouvel ordre mondial. Ces regroupements à base régionale apparaissent dans une période particulièrement marquée par la récession et la recherche de palliatifs par l'internationalisation. À la base de tout accord interétatique se trouve la tendance de la réalité économique elle-même vers les regroupements, qui visent à réduire les risques et à renforcer la stabilité des cadres macroéconomiques. Or la nouvelle intégration par le voisinage, en rationalisant les relations intérieures aux groupements, est susceptible de rendre les échanges avec l'extérieur plus aléatoires. À ce jour, il existe près de 80 accords régionaux. Outre l'Union européenne, qui constitue l'exemple pionnier et le plus avancé en la matière, on relève, entre autres : le Mercosur, qui comprend quatre pays de l'Amérique du Sud ; l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), le Marché commun des Caraïbes, l'Association latino-américaine d'intégration, l'Accord de rapprochement économique entre l'Australie et la Nouvelle-Zélande, l'Accord de libre-échange nord-américain (NAFTA), qui rassemble le Canada, les États-Unis et le Mexique.La relance du fait régional pose ainsi la question de la concertation internationale des politiques économiques et monétaires, mais aussi celle d'une gestion polycentrique du système mondial. Comme le souligne l'économiste américain Fred Bergsten, la création de zones de stabilité régionale risque en fait d'accroître l'instabilité du système mondial.

LE COMMERCE ÉQUITABLE« Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu'à sa famille une existence conforme à la dignité humaine » proclame dans son article 23 la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948. Dans le monde divisé en trois de l'après-guerre – celui qui était à la traîne des deux autres, le monde occidental et le monde communiste, étant appelé le « tiers-monde » –, les théories sur le développement ont fait assaut d'imagination pour proposer les solutions aptes à combler le retard des pays que l'on a dit d'abord « sous-développés », avant d'en venir à ces locutions politiquement plus correctes que sont celles de « pays en voie de développement », puis tout simplement de « pays en développement ».Genèse d'une idée-force pour la planèteTout commence lorsque l'association connue aujourd'hui sous le nom de Ten Thousand Villages (« Dix Mille Villages »), fondée en 1946 par des protestants (mennonites) américains, s'offre en intermédiaire pour écouler divers produits artisanaux : des articles de broderie fabriqués à Porto Rico, des lainages tricotés par des femmes d'origine palestinienne, des objets en bois sculptés en provenance d'Haïti. L'élan est donné au commerce dit « alternatif », dont le concept sera d'autant plus fécond qu'il s'accordera avec les objectifs politiques proclamés par la conférence afro-asiatique de Bandung sur le non-alignement du tiers-monde (1955).L'idée-force qui fait son chemin est à double contenu : d'une part, il faut que le commerce international aille de pair avec une prise de conscience d'ordre moral ; d'autre part, il faut dépasser le stade de l'aide internationale purement financière que les pays riches apportent aux pays pauvres (y compris sous la forme d'une réduction de leur dette). L'enjeu est de mettre en place un partenariat commercial qui permette aux pays du Sud de s'approprier et de maîtriser leur propre développement à long terme. En Europe, deux pays vont se mobiliser.En Grande-Bretagne, l'OXFAM (Oxford Committee for Relief Famine), fondé dès 1942, se voue à la lutte contre la pauvreté et l'injustice. Devenu en 1995 OXFAM International (rassemblant 13 ONG), il s'impose comme l'un des leaders mondiaux en matière de mesures d'urgence et de programmes de développement à long terme dans les communautés vulnérables.Aux Pays-Bas, les « magasins du monde » qui y essaiment à partir de 1969 deviennent le fer de lance du commerce dit « équitable » (fair trade en anglais). Une association va plus loin : fondée en 1988, celle qui prend le nom de Max Havelaar (titre d'un roman anticolonialiste de 1860) s'implique activement dans la défense des petits producteurs de café, puis émet un label d'origine « équitable » pour d'autres produits tropicaux. Elle s'implantera en Belgique en 1990 et en France en 1992.À la notion de commerce équitable va s'adjoindre celle de développement durable (sustainable development), dont la conférence de Rio, dite « Sommet de la Terre », tenue en 1992, consacre l'émergence. Depuis lors, le commerce équitable contribue au développement durable en offrant des conditions commerciales nouvelles, garantissant les droits des producteurs, principalement des petits producteurs du Sud, qui peuvent vendre leurs produits à des prix plus rémunérateurs que les cours mondiaux. Prix équitable pour le producteur ne signifie nullement prix plus élevé pour le consommateur.Les acteurs internationaux du commerce équitableLe réseau international IFATCréée en 1989, l'Association internationale du commerce équitable (International Fair Trade Association) rassemble 220 organisations réparties dans 59 pays et regroupant les divers partenaires ou opérateurs du commerce équitable. En 2004, elle a mis en place le label FTO (Fair Trade Organization), distinguant les organisations de commerce équitable.Le réseau européen EFTACréé en 1990, l'Association européenne du commerce équitable (European Fair Trade Association) rassemble les centrales d'importation de neuf pays européens (parmi lesquelles Solidar'Monde en France). Son rôle consiste principalement à influencer les dispositifs réglementaires en faveur des pays du Sud.Le réseau européen NEWSCréé en 1994, le Réseau des magasins du monde en Europe (Network of European World Shops) rassemble 14 associations nationales animées par près de 100 000 bénévoles. Il veille à la fois à l'harmonisation et au respect des critères de labellisation du commerce équitable.Le réseau international FLOCréé en 1997, le réseau Fairtrade Labelling Organizations rassemble 24 organismes de labellisation du commerce équitable à destination des consommateurs des pays développés. La certification FLO est accordée aux produits et non aux entreprises productrices.Le réseau international FINECréé en 1998, ce réseau est un groupe de brainstorming formé par les délégués des réseaux IFAT, EFTA, NEWS et FLO. Il s'agit d'un forum où l'on échange informations et réflexions, où l'on coordonne les campagnes de sensibilisation au commerce équitable.L'exemple françaisArtisans du mondeFondée en 1974, cette association doit son origine à des militants altermondialistes avant la lettre qui veulent soutenir les producteurs de jute du Bangladesh, dont les cultures sont menacées par des inondations, et qui, pour cela, achètent leurs surplus afin de les écouler sur le marché français. Elle se transforme en un réseau de distribution de produits équitables qui possède ses propres boutiques (plus de 160) et qui dispose d'une centrale d'achat et d'importation de ces produits (Solidar'Monde). Parallèlement à la vente, elle mène des campagnes éducatives.La PFCEEn 1997 a été mise sur pied la Plate-Forme pour le commerce équitable (PFCE) à laquelle sont assignées quatre missions prioritaires :– faire reconnaître et rendre visible le commerce équitable en France ;– consolider la crédibilité des pratiques de ses organisations membres (au nombre de 39) ;– valoriser les activités et produits de ses organisations membres ;– favoriser le dialogue et la collaboration entre ses organisations membres.Le tourisme équitableAu plan mondial, l'industrie touristique pourvoit à 12 % du PIB et crée 200 millions d'emplois. Pour autant, son développement doit être contrôlé pour éviter qu'il n'entraîne déséquilibres sociaux et dégâts environnementaux. Avatar du commerce équitable, le tourisme équitable vise à créer les conditions d'une activité maîtrisée, dont les retombées doivent être équitablement partagées par les membres de la communauté d'accueil. À cette fin, il est régi par une charte dont l'un des principes fondamentaux est de sensibiliser les touristes à toute attitude et toute intervention qui pourraient bouleverser les équilibres sociaux, culturels ou écologiques des communautés d'accueil.Forme particulière du tourisme équitable, le tourisme solidaire se caractérise par des activités qui s'inscrivent dans une logique de développement des territoires, de conscience écologique (minimisation des effets sur l'environnement), de respect des populations et de leurs cultures. S'agissant des pays du Sud, il en valorise le patrimoine et les ressources en impliquant les populations locales dans les différentes phases du projet.
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